Des milliers de partisans d'un gourou controversé ont mis fin dimanche à leur mouvement de protestation déclenché par la condamnation de leur chef pour viol, un verdict qui a provoqué de nombreuses violences. Les partisans de Ram Rahim Singh ont commencé à quitter un à un, sous escorte de l'armée, le vaste complexe de leur chef spirituel à Sirsa (État de l'Haryana, nord), qu'ils occupaient depuis vendredi et la condamnation de ce dernier pour avoir violé deux de ses fidèles. La police a indiqué qu'au moins 36 personnes sont mortes après que des dizaines de milliers d'adeptes ont semé la terreur dans les rues, mettant le feu à des dizaines de véhicules.
Des violences inquiétantes. Sur place, Trilok Insaan, un adepte, défendait son gourou : "Notre père ne peut jamais commettre de péché", a-t-il déclaré. "C'est une conspiration. Les autorités ont donné l'ordre de tirer à vue sur des adeptes innocents, ce qui est totalement inacceptable". Le Premier ministre Narendra Modi a déclaré qu'il était "naturel d'être inquiet" face à ce déchaînement de violence. "La violence n'est pas acceptable dans la nation, sous quelque forme que ce soit".
Un gourou polémique. Connu sous le surnom de "Gourou tape-à-l’œil", en raison de son penchant pour les vêtements criards et les bijoux, ce chef spirituel de 50 ans, à la tête de la secte Dera Sacha Sauda, affirme avoir plus de 50 millions d'adeptes à travers le monde. Ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve au cœur d'une polémique. En 2015, il avait été accusé d'avoir encouragé 400 de ses disciples à se faire castrer pour se rapprocher de Dieu. Il a par ailleurs été poursuivi dans le cadre du meurtre d'un journaliste en 2002. Sa peine sera connue lundi.