Loin de l’actualité des "gilets jaunes", le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel se retrouveront à Aix-la-Chapelle le 22 janvier prochain pour signer un nouveau traité franco-allemand, 56 ans après le traité de l’Elysée.
"Aller de l'avant pour les 20 ou 30 prochaines années". Il ne s’agit pas de remplacer le traité de 1963, qui posa les bases de la relation entre la France et l’Allemagne au sortir de la guerre. "L’idée, c’est d’aller de l’avant pour les 20 à 30 prochaines années" précise l’Elysée.
Cela fait presque un an que Paris et Berlin négocient ce texte, relativement court. Très politique, le nouveau traité est composé de 6 chapitres : "Affaires européennes", "Paix, sécurité et développement", "Culture, enseignement, recherche et mobilté", "Coopération régionale et transfrontalière", "développement durable, climat et affaires économiques" et enfin "Organisations".
Vers une coopération militaire renforcée. Parmi les points les plus importants, l’article 4 du chapitre 2 prévoit de repenser le "conseil franco-allemand de défense et de sécurité" déjà existant. Les dernières versions du texte consultées par Europe 1 parlent d’un "nouvel organe politique pour conduire des engagements" militaires communs. Concrètement, au-delà l’assistance militaire mutuelle, il y aura désormais des coopérations renforcées dans l’industrie de l’armement, par exemple pour développer les chars et les avions du futur. C’est un pas de plus dans la coopération militaire en Europe voulue par le Président Emmanuel Macron, et ce, malgré les réticences côté Allemand.
A Berlin, il se murmure que ce sont les positions françaises qui l’ont emporté. Toutefois, une historienne, spécialiste des relations franco-allemandes, interrogée sur le futur texte, réfute une vision politique de court-terme. "Il ne faut pas faire la lecture erronée d’un geste de Merkel pour aider Macron. Ce serait insensé. L’enjeu est de continuer à imbriquer les processus de décision et les choix" entre les deux pays, explique-t-elle.
"Ceux qui n'aiment pas l'Europe seront chagrinés". L’Elysée balaie d’avance les critiques des plus eurosceptiques sur le risque de pertes de souveraineté. "Avec ce nouveau traité, ceux qui n’aiment pas l’Europe seront chagrinés" tranche un conseiller d’Emmanuel Macron.