L'organisation internationale de police Interpol, qui siège à Lyon, a annoncé dimanche la démission "avec effet immédiat" de son président chinois Meng Hongwei, porté disparu depuis plus de dix jours et que Pékin accuse d'avoir "violé la loi".
"Aujourd'hui, dimanche 7 octobre, le secrétariat général d'Interpol à Lyon, en France, a reçu la démission de Meng Hongwei, en tant que président d'Interpol, avec effet immédiat", selon un communiqué posté sur Twitter, quelques heures après que l'épouse du dirigeant chinois eut affirmé devant la presse à Lyon que son mari était "en danger" en Chine.
Statement by the INTERPOL General Secretariat on the resignation of
— INTERPOL (@INTERPOL_HQ) 7 octobre 2018
Meng Hongwei. pic.twitter.com/c2daKd9N39
Remplacé par un Sud-coréen, vice-président du comité exécutif d'Interpol. Le Sud-coréen Kim Jong Yang, vice-président du comité exécutif d'Interpol, le remplacera jusqu'à l'élection d'un nouveau président pour deux ans - le mandat de Meng Hongwei, élu pour quatre ans, devait s'achever en 2020 - lors de la 87e assemblée générale de l'organisation à Dubaï, du 18 au 21 novembre. Le communiqué d'Interpol a été diffusé après l'annonce par Pékin que Meng Hongwei était visé par une enquête dans son pays, soupçonné d'avoir "violé la loi".
Pour son épouse, "il est en danger". L'annonce de l'ouverture d'une enquête par la Chine est intervenue alors que l'épouse de Meng Hongwei révélait devant la presse à Lyon, la ville où siège Interpol, que le dernier message reçu depuis le téléphone de son mari, le 25 septembre alors qu'il était en Chine, ne comportait qu'une émoticône représentant un couteau. "Attends mon appel", lui avait-il indiqué dans un précédent message. Pour celle qui n'a plus eu de nouvelles depuis, cela voulait dire que son époux, qui préside Interpol depuis novembre 2016, est "en danger". "Je ne suis pas sûre de ce qui lui est arrivé", a-t-elle répondu à des journalistes qui lui demandaient s'il avait été arrêté, avant d'apprendre qu'une enquête était ouverte en Chine contre son mari. Interrogée ensuite par l'AFP sur cette annonce de Pékin, Grace Meng a qualifié l'affaire de "ruine politique".