Sur le papier, l'armée russe avait tout pour prendre le contrôle de la plupart du territoire ukrainien. Mais les troupes de Vladimir Poutine ont opté pour une stratégie d'encerclement des villes ukrainiennes, dont la capitale, Kiev, alors que l'invasion du pays se poursuit en ce 18e jour. "Je pense que les plans russes ont changé parce que Monsieur Poutine pensait que l'Ukraine allait tomber comme un château de cartes", analyse le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'Armée de l'air, dans l'émission Europe Midi Week-end.
L'encerclement des villes prend de l'énergie aux troupes
Vladimir Poutine "pensait que l'entrée des troupes russes allait entraîner, non pas une liesse populaire, mais en tout cas un sentiment de résignation au minimum chez les Ukrainiens", ajoute l'ancien commandeur suprême de l'Otan au micro de Thierry Dagiral. Selon le général, l'encerclement de ces villes ukrainiennes prend beaucoup d'énergie aux soldats russes, ce qui repousse une éventuelle intervention dans les pays voisins, comme la Moldavie ou la Géorgie. "Plus ils vont prendre de villes, plus il va falloir les tenir. Donc, Poutine devrait hésiter avant de s'y engager, mais ça mérite attention", prévient Jean-Paul Paloméros.
Et le général d'expliquer qu'il faut que les Occidentaux poursuivent le dialogue, malgré les violences sur le terrain. "Je crois que tant qu'il (Vladimir Poutine) n'aura pas atteint au moins un objectif stratégique, que ce soit dans le sud, ou son objectif final qui est de renverser le pouvoir, il sera très difficile à arrêter", estime l'ancien chef d'état-major de l'Armée de l'air.