Jean-François Colosimo 6:49
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Solène Delinger , modifié à
Jean-François Colosimo était l'invité d'Europe 1 ce mercredi matin. Au micro de Sonia Mabrouk, l'historien et spécialiste du monde orthodoxe a estimé que la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine était une "guerre fratricide" car les Russes ont toujours "considéré les Ukrainiens comme leurs petits frères n'ayant pas de destin propre". 
INTERVIEW

Alors que l'offensive russe s'intensifie en Ukraine et que l'étau se resserre autour de Kiev, la capitale, l'historien Jean-François Colosimo était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin. Au micro d'Europe 1, le spécialiste de l'histoire russe et de l'orthodoxie a estimé que la guerre déclenchée par le président russe en Ukraine était l'aboutissement d'une vision, celle selon laquelle les Ukrainiens seraient des "petits frères dont il faut s'occuper, qu'il faut encadrer". 

"Vous allez vous occuper de vos frères en les tuant"

"C’est une constante russe de considérer les Ukrainiens comme des petits frères à qui il faut expliquer la vie et qui n’ont pas de destin propre. Mais là, Poutine a poussé cette vision jusqu’à la guerre fratricide", affirme Jean-François Colosimo. "La grande contradiction pour les jeunes Russes qu’il envoie mourir face aux soldats ukrainiens est de leur dire 'vous allez vous occuper de vos frères en les tuant'", poursuit-il.

 

"Cela ne tient tout simplement pas"

L'historien explique que les "Russes censés" éprouvent cette contradiction de manière très "violente". "Cela ne tient tout simplement pas", assure-t-il. Selon lui, Vladimir Poutine n'a pas été attentif au fait que "l'autre Europe, celle de l'Est, l'Europe orientale", a adhéré à l'Union européenne. "Les Grecs l'ont fait, les Bulgares aussi, les Roumains également, les Serbes et les Monténégrins veulent y adhérer", souligne le spécialiste.  Il n'y a donc pas de "choc des civilisations", comme l'espérait Vladimir Poutine, qui se sert de ce prétexte pour envahir l'Ukraine.