Le président français François Hollande a appelé mardi la coalition internationale anti-djihadiste à "anticiper les conséquences de la chute de Mossoul" en Irak, mettant notamment en garde contre "le retour des djihadistes étrangers" dans leurs pays d'origine ou leur repli en Syrie. Sur les quelque 4 à 5.000 djihadistes combattant à Mossoul, il y aurait quelque 300 Français. Et autant à Raqa, la "capitale" de l'EI en Syrie.
Réunion stratégique. "La reconquête n'est pas une fin en soi. Nous devons d'ores et déjà anticiper les conséquences de la chute de Mossoul", a lancé François Hollande, en insistant sur les enjeux politiques, humanitaires et sécuritaires de l'offensive contre la ville irakienne, à l'ouverture d'une réunion à Paris des ministres de la Défense de treize pays de la coalition - qui en compte une soixantaine - parmi lesquels les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada, l'Allemagne.
Préparer l'avenir politique. Cette réunion se tient une semaine exactement après le lancement de l'offensive par l'armée irakienne et les combattants kurdes, soutenus par la coalition, contre Mossoul, deuxième ville irakienne. "L'enjeu (de la reprise de Mossoul, ndlr), c'est l'avenir politique de cette ville, de la région et de l'Irak", a-t-il ajouté en insistant sur la nécessaire représentation de "tous les groupes ethniques et religieux" dans l'administration future de la ville à majorité sunnite.
Protéger la population civile. "Le second enjeu est humanitaire. Nous pouvons craindre que Daech utilise tous les moyens d'action, jusqu'aux plus barbares, et retarde la prise de Mossoul. Notre but doit être de protéger la population civile, pas de la frapper comme d'autres le font en Syrie, et notamment à Alep", a souligné François Hollande, en allusion au régime de Damas et son allié russe qui pilonnent la deuxième ville de Syrie depuis des semaines, pour officiellement en éliminer "les terroristes".