A la fin du mois de mars dernier, un tournant s’est opéré dans la guerre contre l’Etat islamique en Irak : la victoire des forces irakienne à Tikrit, située à 180 kilomètre au nord de Bagdad, ville emblématique ou est né l’ancien dictateur Saddam Hussein. Gwendoline Debono, grand reporter pour Europe1, s’était alors rendue sur place.
Elle raconte :
"On est à la fin du mois de mars quand les forces gouvernementales irakiennes, c’est-à-dire l’armée, la police et surtout les dizaines de milliers de miliciens chiites, entrent dans Tikrīt contrôlée depuis près d’un an par l’Etat islamique. L’Irak a jeté toutes ses forces dans cette offensive lancée un mois plus tôt. Les avions de la coalition ont largement appuyé ses combattants irakiens et l’objectif a été atteint : les djihadistes subissent leur premier gros revers en perdant cette ville. Les miliciens chiites qui pénètrent dans la cité vont très vite être accusés de pillages. Quand j’y arrive au milieu du mois d’avril ces miliciens victorieux n’en finissent plus, en tout cas de bomber le torse.
Aujourd’hui, alors que les forces irakiennes ont réussi a repoussé les djihadiste à 70 kilomètres au nord de Tikrit, une partie de la population a commencé à revenir. Le problème est que Tikrit devait marquer le début de la reconquête, notamment parce qu’elle est située sur la route de Mossoul, le fief de l’Etat islamique. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Aujourd’hui l’armée irakienne essaye péniblement de stabiliser la situation dans l’ouest du pays où les djihadistes ont marqué des points et puis, surtout, plus personne ne parle de libérer Mossoul."