Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé jeudi que la Française Mélina Boughedir était une "terroriste de Daech qui a combattu contre l'Irak" et réitéré qu'elle devait être jugée dans ce pays.
"Logique normale". "Madame Boughedir est une combattante. Quand on va à Mossoul, dans le nord de l'Irak, en 2016, c'est pour combattre et donc elle est jugée sur les lieux de ses exactions. C'est la logique normale. Elle a combattu contre les unités irakiennes, elle est jugée en Irak", a-t-il déclaré à la chaîne d'information en continu LCI.
Mélina #Boughedir "C'est à la justice Irakienne de traiter de rendre son verdict à l'égard d'une terroriste de #DAECH qui a combattu contre l'#Irak." @JY_LeDrian#LeClubPujadaspic.twitter.com/rxBO1dsuvD
— 24h Pujadas (@24hPujadas) 31 mai 2018
"Elle est défendue, nous faisons en sorte que notre consulat suive sa situation, mais c'est à la justice irakienne de rendre son verdict à l'égard d'une terroriste de Daech qui a combattu contre l'Irak", a-t-il martelé.
Rejugée pour terrorisme, elle risque la peine capitale. Arrêtée durant l'été 2017 à Mossoul, ancienne "capitale" irakienne du groupe État islamique (EI) dans le nord du pays, Mélina Boughedir avait été condamnée en février à sept mois de prison pour entrée "illégale" en Irak et devait initialement être expulsée vers la France. Mais la cour de cassation irakienne a réexaminé le dossier et estimé qu'il ne s'agissait pas d'une simple entrée illégale. La jeune femme de 27 ans, mère de quatre enfants - dont trois ont été rapatriés en France - est rejugée depuis le 2 mai pour "terrorisme" et risque la peine capitale. Une prochaine audience est prévue le 3 juin.
"Nous n'avons pas vocation à nous mêler des jugements" mais "nous condamnons totalement la peine de mort" et "nous souhaitons qu'elle ne soit pas appliquée en Irak", a relevé Jean-Yves Le Drian en rappelant l'avoir fait savoir aux autorités irakiennes lors de sa visite à Bagdad en février. Une autre djihadiste française, Djamila Boutoutaou, a été condamnée en avril à la prison à perpétuité pour appartenance au groupe EI par la cour pénale centrale de Bagdad devant laquelle elle a plaidé avoir été dupée par son mari.
Le Drian "à l'aise" au gouvernement
Alors que le gouvernement penche à droite selon les observateurs, Jean-Yves Le Drian estime y retrouver les valeurs de gauche qu'il a défendues pendant 45 ans au Parti socialiste. "Je me sens dans un gouvernement qui veut réformer pour l'avenir et maintenir l'Europe comme puissance et comme ensemble souverain pour nous permettre d'affronter les vicissitudes et les instabilités du monde, donc je me sens à l'aise", a déclaré l'ancien ministre de François Hollande.