Quelque 55 millions d'Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour un double scrutin vital pour la poursuite de la politique d'ouverture du président modéré Hassan Rohani, qui espère renforcer son pouvoir face aux conservateurs.
Premières élections depuis le rapprochement avec l'Occident. Ces élections concernent deux instances dominées par les conservateurs, le Parlement et l'Assemblée des experts, composée de religieux chargés de nommer et au besoin de remplacer le Guide suprême. Ces élections sont les premières depuis la conclusion en juillet d'un accord historique entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui doit permettre à la République islamique de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales.
Les Iraniens auront à choisir parmi environ 5.000 prétendants. Certaines de ces sanctions ont été levées mi-janvier au moment de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, sur lequel le président Rohani, élu en 2013, mise pour inverser la tendance au profit de ses soutiens réformateurs et modérés, en particulier au Parlement. Cela l'aiderait, notamment via les investissements étrangers attendus, à mettre en place une politique de réformes avant la fin de son premier mandat en 2017. Après le désistement de dernière minute de quelque 1.400 candidats, les Iraniens auront à choisir parmi environ 5.000 prétendants.
Les réformateurs espèrent effectuer une percée électorale. Les principaux dirigeants réformateurs ont été écartés par le puissant Conseil des gardiens de la constitution, un organe conservateur qui a un droit de véto sur tout candidat à des élections nationales en Iran. S'il a permis la conclusion de l'accord nucléaire, Ali Khamenei n'en demeure pas moins d'une grande méfiance à l'égard des puissances occidentales, en premier lieu les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Au dernier jour de la campagne mercredi, il a prôné pour un Parlement fort face aux Etats-Unis. Les anciens présidents Khatami (réformateur) et Rafsandjani (modéré) ont, eux, appelé les électeurs à voter massivement pour les candidats pro-Rohani afin de barrer la route "à l'extrémisme".