L'ex-président ultraconservateur iranien Mahmoud Ahmadinejad a jeté l'éponge pour l'élection présidentielle de 2017 après avoir été dissuadé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Mahmoud Ahmadinejad a annoncé sa décision de ne pas être candidat dans une lettre adressée à l'ayatollah Khamenei, rendue publique mardi par les médias iraniens. "En vous remerciant de vos déclarations importantes (...) et pour mettre en oeuvre votre souhait, je vous informe que je n'ai aucune intention de participer à la présidentielle de l'année prochaine", écrit-il.
"Pas dans l'intérêt du pays". Lundi, le guide suprême, sans jamais prononcer le nom de l'ex-président, avait déclaré : "Un certain monsieur est venu me voir, pour son propre intérêt et pour l'intérêt du pays, je ne lui ai pas dit de ne pas participer (à la présidentielle), mais que ce n'était pas dans l'intérêt du pays". "Cela provoquerait une bipolarisation nocive pour le pays" alors qu'il "a besoin d'unité, en particulier des forces croyantes et révolutionnaires", avait jugé l'ayatollah Khamenei. Mahmoud Ahmadinejad a indiqué qu'il avait rencontré le guide suprême le 30 août.
Hassan Rohani devrait en être. Le guide a le dernier mot dans les grandes affaires du pays, tant nationales qu'internationales et ses consignes sont respectées. Le retrait de Mahmoud Ahmadinejad intervient alors qu'un autre conservateur, Mohsen Rezaï, ancien chef des Gardiens de la révolution (armée d'élite du régime), a également annoncé lundi son retrait de la course présidentielle. L'actuel président modéré Hassan Rohani, élu en 2013, devrait solliciter un dernier mandat de quatre ans auprès des électeurs.
Qui pour représenter les conservateurs ? Les conservateurs tentent de s'unir pour soutenir un seul candidat face à Hassan Rohani. Le maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, pourrait à nouveau se lancer dans la course, après avoir été déjà candidat à deux reprises, en 2005 et 2013.
Contre toute attente, Mahmoud Ahmadinejad avait été élu en 2005 face à l'ex-président Akbar Hashemi Rafsandjani, soutenu par les modérés. En 2009, sa réélection avait été contestée par les deux candidats soutenus par les réformateurs, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, en résidence surveillée depuis février 2011. Les manifestations de rue avaient été réprimées par le pouvoir qui qualifiait le mouvement de contestation de "sédition".