Des imams avaient appelé les supporters iraniens à éviter les applaudissements et les cris de joie pour le match international contre la Corée du Sud qui s'est tenu mardi soir, à la veille de l'Achoura, grande fête chiite. Pour les musulmans chiites, largement majoritaires en Iran, l'Achoura revêt une importance particulière et symbolise la lutte contre l'oppression. Des prières et processions ont lieu dans tout le pays, au cours desquels les fidèles s'auto-flagellent pour se rappeler le martyre de l'imam Hossein.
Draps noirs de 600 m2. Deux immenses draps noirs de 600 m2 ont été déployés dans le stade Azadi de Téhéran pour commémorer la mort du petit-fils du prophète Mahomet assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala. Des prières et des processions ont également eu lieu à l'ouverture des portes du stade de 75.000 places à quelques heures du début du match. "Le stade entier doit être couvert de noir et des cris (à la gloire de) l'imam Hussein doivent être entendus constamment", avait déclaré lors de la dernière grande prière du vendredi à Téhéran l'un des chefs religieux d'Iran, l'ayatollah Ali Movahedi Kermani.
"Les spectateurs et les joueurs des deux pays ont été informés (de la nécessité) de respecter les codes religieux", a précisé le général Alireza Adeli, l'un des chefs de la police iranienne. Les joueurs des deux équipes ont porté un brassard noir, ainsi que les journalistes sud-coréens, selon l'agence de presse Fars. Sur le terrain, l'Iran a battu la Corée du Sud 1-0.