La Russie s'est dit mardi "profondément déçue" par le rétablissement des sanctions américaines contre l'Iran. La diplomatie russe a assuré qu'elle ferait "tout le nécessaire" pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien dont Washington cherche, selon elle, à "saper" l'application.
La Russie veut préserver ses liens avec l'Iran. Mardi, les États-Unis ont décidé de rétablir de sévères sanctions économiques contre l'Iran. Elles comprennent notamment des blocages sur les transactions financières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. "Nous sommes profondément déçus par la décision des Etats-Unis de rétablir ses sanctions nationales contre l'Iran", a déclaré dans un communiqué la Russie, affirmant que Moscou ferait tout le nécessaire pour protéger l'accord et ses liens économiques avec l'Iran, a assuré la diplomatie russe, qui ajoute "confirmer (son) soutien" à cet accord négocié de longue date.
"Obtenir des concessions par la voie de la pression ne fonctionne pas". "Il s'agit d'un exemple clair que Washington continue de violer la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies (portant sur le plan d'action conjoint) et la loi internationale", a-t-elle dénoncé. "La communauté internationale ne doit pas accepter que des réussites importantes d'une diplomatie multilatérale soient sacrifiées par les ambitions américaines concernant un règlement de comptes avec l'Iran", a-t-elle martelé. "Comme le montre l'expérience de nombreuses années, obtenir des concessions de l'Iran par la voie de la pression ne fonctionne pas", a souligné Moscou.
Une seconde série de mesures le 5 novembre. Les Etats-Unis ont rétabli unilatéralement de sévères sanctions économiques contre l'Iran, qui avaient été levées après l'accord historique sur le nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances et dénoncé en mai par Donald Trump. La première vague de sanctions américaines, qui ont pris effet mardi à 04h01 GMT, vise les transactions financières et les importations de matières premières. Elle comprend également des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. Elle sera suivie le 5 novembre d'une seconde série de mesures affectant le secteur pétrolier et gazier, vital pour le pays, ainsi que la Banque centrale. Ces sanctions devraient peser lourdement sur une économie iranienne à la peine, qui souffre d'un taux de chômage élevé et d'une nette inflation. Le rial iranien a plongé, perdant près des deux tiers de sa valeur en six mois.