L'arrestation provoque l’indignation dans une grande partie de l'Iran. Maedeh Hojabri, 18 ans, a été interpellée alors qu’elle avait posté des vidéos d’elle dansant sans voile dans sa chambre sur son compte Instagram, suivies par quelque 60.000 internautes, comme le relate The Guardian.
Selon les informations de la station iranienne privée Radio Farda, relayées par Courrier International, Maedeh Hojabri aurait depuis été relâchée sous caution.
Teenage dancer, Maedeh Hojabri, was arrested in Iran. She used to record dance videos in her bedroom and upload them to her instagram with 600K followers.#مائده_هژبرىpic.twitter.com/3EDVR9veV3
— Negar (@NegarMortazavi) 8 juillet 2018
Des vidéos de danse en soutien à la jeune femme. Mais la jeune femme a obtenu une renommée nationale et internationale depuis cette arrestation par la police et la diffusion de ses aveux sur la télévision publique, le 6 juillet dernier. Les larmes de Maedeh Hojabri ont suscité une telle indignation que certains internautes ont commercé à publier à leur tour des vidéos de danse, accompagnées du hashtag #Beraghs_ta_beraghsim, "Danse pour que nous continuons de danser".
"Voici ma danse dans l’atelier, en pensant aux danseurs détenus. Libérez-les, laissez les gens vivre avec ces petites raisons de bonheur", a par exemple tweeté l’ancien journaliste politique Milad Fadai Asl.
این هم #رقص امروز من تو کارگاه به یاد رقصندههای زندانی :)
— Milad Fadai Asl (@miladfadai) 8 juillet 2018
آزادشون کنید بابا، بزارید مردم با همین نیمبند دلخوشیها زندگی کنند. #رقصیدنجرمنیستpic.twitter.com/rl9IKmeMMO
Une internaute a publié une vidéo de sa mère, comme le relate Le Monde, accompagnée d’un commentaire : "Ma mère m’a dit : je danse pour votre adolescence et jeunesse volées, pour la liberté et la joie que vous méritez."
مادرم گفت:«برای نوجوانی و جوانی به سرقت رفته شما، برای آزادی و شادی که حقتان هست؛ میرقصم» #برقص_تا_برقصیم#مائده_هژبرىpic.twitter.com/X3h4gB5iEC
— solmaz eikder (@eikder) 8 juillet 2018
Un renforcement de la surveillance sur Instagram. En Iran, les femmes doivent se couvrir tout le corps, sauf le visage et les mains. Depuis plusieurs jours, la cyberpolice iranienne a renforcé sa surveillance sur les contenus publiés sur Instagram. Les rumeurs fusent en Iran sur la possibilité d’une censure très prochaine du réseau social. Début mai, l’application instantanée Telegram avait été bloquée par les autorités.
Des précédentes arrestations en Iran. En 2016, des mannequins iraniennes qui publiaient leurs photos sur Instagram, parfois sans voile, avaient été arrêtées et certaines avaient été forcées de faire des aveux devant les caméras de la télévision iranienne. En 2014, l’arrestation de six jeunes qui avaient dansé sur le tube de Pharell Williams "Happy" avait déjà provoqué un tollé en Iran.