Le religieux Ebrahim Raissi, une figure conservatrice montante au sein du pouvoir, s'est inscrit vendredi pour la présidentielle du 19 mai dans l'objectif de battre le président modéré Hassan Rohani.
L'argument de la lutte contre le chômage. "Dans les gouvernements passés, de bons progrès ont été accomplis. Mais malgré tous ces progrès, les gens demandent pourquoi il y a toujours du chômage. Avec une gestion non partisane on peut sortir de cette situation", a déclaré Ebrahim Raissi en faisant allusion au chômage qui touche 12,4% de la population, soit 3,3 millions de personnes. Il a ajouté qu'il était "le candidat de tous les Iraniens (...) et de tous ceux qui veulent la grandeur de ce pays". "Je ne me limite pas à un groupe politique particulier", a déclaré Ebrahim Raissi, qui a encore ajouté que son gouvernement sera celui "du travail et de la dignité".
Proche de l'ayatollah Ali Khamenei. S'exprimant pour la première fois sur les questions internationales, il a affirmé être partisan de "l'interaction avec tous les pays et toutes les forces internationales mais avec du respect", à l'exception d'Israël, dont l'Iran ne reconnaît pas l'existence. Ce proche du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a été nommé il y a un an par ce dernier à la tête d'Astan Qods Razavi, une puissante fondation de charité basée à Machhad (nord-est), seconde ville du pays. La fondation gère le mausolée de l'imam Reza, huitième successeur du prophète selon les musulmans chiites, et possède de nombreuses sociétés de construction et de service ainsi que d'immenses usines, terres agricoles et terrains à travers le pays, y compris les grandes villes.
Ebrahim Raissi, 56 ans, a travaillé pendant plus de deux décennies au sein du système judiciaire du pays, contrôlé par les religieux conservateurs. Ses adversaires le critiquent en affirmant qu'il n'a pas suffisamment d'expérience pour diriger le pays, ce que ses partisans réfutent en mettant en avant sa gestion à la tête de la Fondation. "Ma priorité a été d'aider les pauvres", a-t-il dit.
En tête sur cinq personnalités. Il est arrivé en tête des cinq personnalités choisies par quelque 3.000 conservateurs qui participent à un nouveau groupe conservateur, le "Front populaire des forces de la révolution islamique", créé en décembre avec l'objectif de s'entendre sur un candidat unique. Les responsables de ce Front ont autorisé les cinq personnalités à s'inscrire à l'élection mais affirment qu'une seule d'entre elles ira jusqu'au bout pour affronter M. Rohani. Parmi les cinq noms, il y a aussi l'actuel maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf.