Le comité du patrimoine de Téhéran a annoncé lundi avoir retrouvé un squelette momifié sur le site d'une ancienne tombe du Chah, évoquant une possible découverte du corps de l'empereur, recherché depuis des décennies.
Après la révolution de 1979, les autorités islamiques ont tout fait pour effacer les traces de la monarchie Pahlavi qu'elles avaient renversée. Elles avaient notamment détruit, dans le sud de Téhéran, la tombe de Reza Chah Pahlavi, l'homme fort de l'armée qui avait pris le contrôle du pays dans les années 1920 et abdiqué en faveur de son fils en 1941, sous la pression des Britanniques. Malgré les efforts déployés, le corps du Chah n'a jamais été retrouvé.
Un examen des organes. Mais lundi, le directeur du Comité du patrimoine culturel et du tourisme du Conseil de Téhéran a affirmé à l'agence de presse officielle Irna qu'un corps momifié avait été retrouvé sur le site lors de travaux d'agrandissement d'un sanctuaire islamique. Hassan Khalilabadi a précisé qu'il était "possible" que le corps soit celui de Reza Chah Pahlavi. "Cela sera examiné par les organes responsables", a-t-il indiqué.
Rumeur. Le bureau de presse du sanctuaire Abdol Azim -en cours de rénovation- a nuancé ces propos, affirmant qu'il ne s'agissait que d'une rumeur. "La zone entourant le sanctuaire était auparavant un cimetière. Découvrir un corps dans cette zone est donc naturel", a déclaré son directeur des relations publiques, Mostafa Ajoorloo, selon l'agence de presse semi-officielle Isna. Le sujet a néanmoins suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
Un sujet sensible pour les dirigeants religieux. La dynastie des Pahlavi est un sujet sensible pour les dirigeants religieux iraniens, qui s'inquiètent de leur popularité croissante parmi les jeunes sans la mémoire de la révolution et de l'ancien régime. Le nationalisme perse a également connu une résurgence. Reza Pahlavi, petit-fils de l'empereur enterré dans le sud de Téhéran, est resté une figure de l'opposition en exil et a soutenu les manifestations massives organisées dans le pays en décembre et en janvier.