Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé ce vendredi la libération de deux ressortissants français, détenus en Iran. Afin d'obtenir leur retour en France, les démarches se sont accélérées et tout s'est dénoué il y a trois semaines. Pour ce faire, l'Iran a réclamé des garanties maximalistes.
La liberté pour deux Français détenus en Iran . Benjamin Brière, 37 ans, qui s'est toujours présenté comme un touriste, avait été arrêté pour avoir pris des photos avec un drone dans un parc naturel. Pour cela, il a passé trois ans en prison. Le second, Bernard Phelan, est un franco-irlandais de 64 ans. Consultant en tourisme, il a été emprisonné pendant sept mois et demi. Accusés d'espionnage, les deux hommes sont très affaiblis après plusieurs grèves de la faim.
L'Iran a réclamé des garanties maximalistes
Afin d'obtenir leur retour en France, les démarches se sont accélérées et tout s'est dénoué il y a trois semaines. Paris a obtenu l'accord de principe de la diplomatie iranienne pour libérer les deux Français emprisonnés. En échange, Téhéran a réclamé des garanties maximalistes, rapporte une source proche des tractations. Selon les informations d'Europe 1, le régime a présenté aux négociateurs français une liste de ressortissants iraniens détenus dans les prisons européennes, en demandant à Paris de peser auprès de ses partenaires pour obtenir leur libération. L'Élysée s'est impliqué dans le dossier en supervisant directement la cellule de crise du Quai d'Orsay.
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Les premiers jalons avaient été posés depuis Pékin début avril, quand la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait rencontré son homologue iranien. Plusieurs pays du Golfe sont aussi rentrés dans la danse, étape qualifiée de décisive par un connaisseur du dossier. Dans l'ombre, les services de renseignement extérieur poursuivent leurs échanges. Car la France se préoccupe surtout des cas Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, et de Louis Arnaud, venu lui aussi en touriste. Un quatrième français est détenu, mais son identité, elle, n'a jamais été rendue publique.
Soulagement
Cette libération a fait réagir la classe politique française, comme Emmanuel Macron qui a exprimé son soulagement ou Elisabeth Borne qui a évoqué une "bonne nouvelle". Cette nouvelle est aussi un soulagement pour l'avocat de Benjamin Brière, maître Philippe Valent. Pour lui, c'était primordial, car l'état de santé de son client devenait critique. "D'abord, il y a un moment où on se demande si c'est vrai, parce qu'on a déjà eu cet espoir et ça devient un soulagement absolument immense", reconnait-il. Pour lui, cette libération est presque inespérée. "C'était impérieux, puisqu'on était à plus de 100 jours de grève de la faim, donc avec un pronostic vital qui devenait engagé. L'intégrité de Benjamin devenait extrêmement préoccupante", déplore l'avocat qui précise que son client était prêt à aller jusqu'au bout de son action.
Par ailleurs, Catherine Colonna a rappelé la détermination de la France pour que les autres Français, encore retenus en Iran, retrouvent, eux aussi, la liberté rapidement.