Les États-Unis ont formellement confirmé vendredi qu'ils rétabliraient lundi toutes "les sanctions levées dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien" de 2015, dont Donald Trump s'est retiré. Ces sanctions visent les secteurs de l'énergie, notamment les exportations de pétrole iranien que Washington veut ramener aussi près de zéro que possible, ainsi que le secteur bancaire, la construction navale et le transport maritime, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Huit pays bénéficieront toutefois de dérogations et seront autorisés temporairement à continuer d'importer du pétrole iranien, "mais uniquement car ils ont fait preuve d'efforts importants pour ramener leurs importations de brut vers zéro" et "ont coopéré" avec les États-Unis "sur de nombreux autres fronts", a-t-il expliqué sans nommer ces pays, dont la liste sera publiée lundi.
Pas de dérogation pour des pays de l'UE. Deux d'entre eux se sont engagés à couper totalement leurs importations à l'avenir, les six autres continueront à acheter du pétrole iranien, mais beaucoup moins qu'avant les sanctions. "Ces négociations se poursuivent", a ajouté Mike Pompeo, en précisant seulement que les pays concernés ne faisaient pas partie de l'Union européenne. Parmi les États qui devraient bénéficier de ces dérogations devraient figurer la Corée du Sud, l'Inde, voire la Turquie ou même la Chine.
Pour prouver la fermeté du gouvernement républicain, le secrétaire d'État a affirmé que la précédente administration démocrate de Barack Obama avait octroyé des dérogations à 20 pays. En tout, 700 personnes ou entités vont être ajoutées à la liste noire américaine, a précisé pour sa part le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin : 400 qui en avaient retirées après l'accord de 2015, et 300 supplémentaires.
Paris, Londres, Berlin et l'UE "regrettent vivement" les sanctions américaines. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE) ont dit regretter "vivement" la réimposition de sanctions contre l'Iran, selon un communiqué conjoint publié vendredi. "Nous avons pour objectif de protéger les acteurs économiques européens qui sont engagés dans des échanges commerciaux légitimes avec l'Iran", ajoute le communiqué, notamment signé par la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini et les ministres français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, allemand Heiko Mass et britannique Jeremy Hunt.