Une jeune femme iranienne a été filmée samedi en train de marcher dévêtue devant le campus d'une université à Téhéran. Elle a depuis été arrêtée pour ce geste, passible de prison en Iran, qui impose le port du voile pour les femmes, même étrangères, dans l'espace public.
C'est une scène devenue virale sur les réseaux sociaux. Une jeune femme iranienne s'est dévêtue, se retrouvant en sous-vêtements , devant une université de Téhéran. Elle déambule, bras croisés, sous le regard sidéré de la foule. Un signe de protestation contre la manière dont elle a été traitée par les miliciens des Gardiens de la révolution, car peu avant, elle venait d'être interpellée pour un voile mal porté. L'étudiante a depuis été arrêtée mais son état de santé est inconnu.
Amnesty International réclame sa libération immédiate
Amnesty International a réclamé la libération immédiate de la jeune femme. "Les autorités iraniennes doivent immédiatement et sans condition libérer l'étudiante universitaire qui a été arrêtée violemment le 2 novembre après avoir enlevé ses vêtements en signe de protestation contre l'application abusive du port obligatoire du voile par les agents de sécurité à l'Université Islamique Azad de Téhéran", écrit Amnesty Iran sur X affirmant que "les autorités doivent la protéger de la torture et d'autres mauvais traitements, et garantir l'accès à sa famille et à un avocat.
L'ONG indique aussi que "les allégations de coups et de violences sexuelles subies pendant son arrestation doivent faire l'objet d'enquêtes indépendantes et impartiales. Les responsables doivent être tenus pour compte."
Jusqu'à 10 ans de prison
En Iran, le port du voile, ou hijab, est obligatoire pour les femmes en public en vertu de la loi islamique . Si elles enfreignent ce strict code vestimentaire, elles encourent plusieurs risques comme celui d'être arrêtées par la police des mœurs ou d'autres forces de sécurité, d'être placées en détention, parfois pendant plusieurs jours, avec un risque de mauvais traitements et surtout une peine de prison pouvant aller jusqu'à dix ans. Elles peuvent aussi recevoir des amendes financières pour violation des lois sur le hijab allant de 120 à 5.000 euros.
Ces derniers mois, de plus en plus de femmes sont apparues sans voile dans les lieux publics, notamment après le mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre 2022 de Mahsa Amini , arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire. En début d'année, une Iranienne a reçu 74 coups de fouet pour "atteinte aux mœurs publiques" et a été condamnée à payer une amende pour non-port du voile musulman.