Des salaires de misère et les normes de la législation du travail bafouées… c'est en Irlande que ça se passe. Des chalutiers y emploient des migrants dans des conditions déplorables, rapporte The Guardian. Le quotidien britannique a pu recueillir des témoignages sous couvert d'anonymat et le constat est accablant. Les migrants sont payés deux fois moins que leurs collègues irlandais.
Une faille de la législation. Le système est bien organisé puisque des filières de recrutement permettent de recruter à l'étranger cette main-d'oeuvre bon marché. Tout en respectant la loi. En effet, les chalutiers irlandais profitent d'une disposition de la loi de leur pays qui autorise à utiliser un employé sans permis de travail s'ils ne réside pas plus de 48 heures à terre. C'est ainsi qu'avec un simple contrat de travail avec l'armateur, des migrants se font exploiter dans le respect de la loi irlandaise.
48 heures sans dormir. The Guardian, qui a enquêté une année sur le phénomène, rapporte ainsi le témoignage d'un Ghanéen qui a été recruté à Accra, la capitale de son pays. Mais une fois sur place, il déchante : pas de jour de repos, interdiction de descendre à terre lors des escales et un salaire deux fois moindre que celui de ses acolytes irlandais. "On nous faisait travailler continuellement. J'ai passé parfois 48 heures à travailler sans dormir", explique-t-il au journal.
Inactif. En 2008, l'International Transport federation avait donné l'alerte sur ces abus. Tout en rapportant que le gouvernement irlandais préférait fermer les yeux sur ces pratiques, pourtant non compatibles avec sa législation.