Une bombe qui visait des policiers a explosé lundi matin à Newtonbutler, en Irlande du Nord tout près de la frontière avec l'Irlande, sans faire de victime, a annoncé la police locale évoquant une responsabilité de groupes liés à l'Armée républicaine irlandaise (IRA).
La police avait été informée samedi soir qu'un engin suspect avait été déposé dans la zone de Wattle Bridge, dans la même région, et avait entamé une opération de ratissage le dimanche matin. Un engin a finalement explosé lundi matin dans une zone différente, sur une route principale, a précisé le chef adjoint de la police locale Stephen Martin, au cours d'une conférence de presse à Belfast.
L'IRA soupçonnée
"Je suis fermement convaincu qu'il s'agissait d'une tentative délibérée d'attirer la police et les collègues de l'antiterrorisme dans le coin pour les tuer", a-t-il souligné dans un communiqué. En outre, "le fait que l'engin était placé sur une route principale aurait pu être ravageur pour n'importe qui dans le voisinage immédiat", a-t-il aussi relevé.
Interrogé sur les soupçons des enquêteurs, Stephen Martin a déclaré que "l'IRA serait un très bon point de départ pour toute enquête", soulignant que "son niveau d'activité a augmenté cette année" et mentionnant les groupes dissidents IRA Continuité IRA et la Nouvelle IRA. Ces groupuscules se réclament de l'Armée républicaine irlandaise, historiquement engagée pour l'unification de l'Irlande, dont le Nord est une province britannique.
Le Brexit ravive les tensions
Ces derniers temps, la possibilité d'une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord a ravivé les tensions. Un Brexit dur risque en effet de recréer une frontière entre les deux Irlande, abolie dans le cadre des accords de paix de 1998 qui avaient mis fin à trente années d'affrontements entre unionistes et républicains.
En avril, une journaliste avait été tuée par balle par des dissidents de l'IRA au cours d'une violente manifestation à Londonderry.