La police israélienne a indiqué mercredi qu'un Palestinien tué par des garde-frontières lundi à Jérusalem-Est occupée n'était pas impliqué dans un attentat, comme initialement rapporté. Elle a en revanche souligné qu'un autre homme conduisant le véhicule dans lequel le Palestinien avait été tué, était soupçonné d'homicide pour avoir causé la mort de son passager.
La police avait évoqué une attaque à la voiture piégée.Moustafa Nimr a été tué par les garde-frontières dans le camp de réfugiés de Chouafat à Jérusalem-Est, alors qu'il se trouvait à bord d'une voiture conduite par son cousin Ali Nimr, habitant du camp âgé de 20 ans. Les policiers, qui procédaient à ce moment-là à une opération dans le camp, théâtre d'affrontements réguliers, ont ouvert le feu sur la voiture qui arrivait à vive allure, blessant Ali Nimr et tuant Moustafa Nimr. Dans sa version juste après les faits, la police a évoqué une attaque à la voiture-bélier comme Jérusalem en a connu plusieurs ces derniers mois.
En fait, écrivait le quotidien Haaretz, Ali Nimr et Moustafa Nimr, originaire de Chouafat mais vivant près de Tel-Aviv avec sa petite amie juive, rentraient au camp après avoir passé la nuit dehors. Ils venaient d'acheter des pizzas, a dit un témoin à la chaîne 10 sous le couvert de l'anonymat. Leur voiture était suivie de celle du frère et de la petite amie de Moustafa Nimr, disait le journal israëlien Haaretz. Selon des témoins cités par le journal, les deux voitures faisaient la course et leurs conducteurs n'ont même pas vu les policiers.
Le conducteur est accusé d'homicide. La police a renoncé à poursuivre Ali Nimr pour tentative d'attentat, a dit la porte-parole Luba Samri sans préciser les raisons de ce changement. Mais Ali Nimr est à présent mis en cause pour avoir causé la mort de son cousin. Une enquête a été ouverte sur lui pour "homicide, homicide involontaire, conduite sans permis et sous influence de l'alcool et mise en danger de la vie d'autrui", a ajouté Luba Samri. Elle ne s'est pas exprimée explicitement sur une possible mise en cause des garde-frontières. Mais une enquête a été ouverte auprès de la division spécialisée du ministère de la Justice chargée d'examiner les agissements des policiers, selon elle.
Jérusalem, les Territoires palestiniens et Israël sont en proie à des tensions qui se sont atténuées récemment, mais qui ont la vie à 223 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP. La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.