Israël a commencé lundi à réduire les livraisons d'électricité aux deux millions de Gazaouis qui ne bénéficiaient déjà que de quelques heures d'électricité par jour, ont indiqué la compagnie d'électricité israélienne et l'Autorité de l'énergie de l'enclave palestinienne sous blocus. Cette diminution fait passer à deux heures par jour l'approvisionnement en électricité des Gazaouis. "L'approvisionnement sera réduit sur deux lignes sur dix chaque jour, jusqu'à ce que cette baisse s'applique à l'ensemble des dix lignes", a détaillé la compagnie d'électricité israélienne dans un communiqué.
À peine un quart des besoins couvert. En temps normal, Israël fournit 120 mégawatts à Gaza, soit un quart des besoins de l'enclave estimés entre 450 et 500 MW. La facture, payée par l'Autorité palestinienne pourtant chassée du pouvoir à Gaza par le Hamas, s'élève chaque mois à 11,3 millions d'euros. Depuis que l'unique centrale électrique de la bande de Gaza est à l'arrêt faute de carburant, ces 120 MW représentent 80% de l'électricité disponible dans la bande de Gaza. La réduction entamée lundi est "dangereuse" dans un territoire "en pénurie chronique d'énergie", a estimé l'Autorité de l'énergie, tenue par le Hamas islamiste au pouvoir à Gaza. Elle en a fait porter la responsabilité à Israël et "aux parties impliquées dans la prise de cette décision".
Ramallah refuse de payer la facture et accuse le Hamas. Mi-juin, le gouvernement israélien avait annoncé avoir décidé de réduire les livraisons, arguant que l'Autorité palestinienne refusait désormais de régler la facture d'électricité de la bande de Gaza. L'Autorité palestinienne, elle, accuse le Hamas de ne pas assumer l'approvisionnement en énergie du territoire qu'il contrôle sans partage. L'ONU et de nombreuses organisations humanitaires ont mis en garde contre "un effondrement total" des services vitaux pour la population, notamment dans le secteur de la santé. Dans un contexte de crise humanitaire et de marasme économique permanents, l'alimentation en électricité est une préoccupation primordiale dans l'enclave en bordure du désert, a fortiori en plein ramadan et durant l'été.