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Ariane Ménage et Caroline Baudry avec AFP / Crédits photo : MENAHEM KAHANA / AFP , modifié à
Le ministère israélien des Affaires étrangères a estimé dimanche que le Hezbollah libanais avait "franchi toutes les lignes rouges" après le tir de roquette samedi depuis le Liban qui a fait 12 morts sur le plateau du Golan syrien annexé en grande partie par Israël.
L'ESSENTIEL

"Le massacre de samedi constitue le franchissement de toutes les lignes rouges par le Hezbollah. Il ne s'agit pas d'une armée qui combat une autre armée, mais d'une organisation terroriste qui tire délibérément sur des civils", a affirmé le ministère dans un communiqué. Le Hezbollah, mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran, a nié être à l'origine du tir de meurtrier.

"Israël répondra à ce massacre"

"La roquette qui a tué nos garçons et nos filles était une roquette iranienne, et le Hezbollah est la seule organisation terroriste qui en possède dans son arsenal", a ajouté le ministère. "Israël exercera son droit et son devoir d'autodéfense et répondra à ce massacre", a-t-il souligné.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui va rentrer plus tôt que prévu d'une visite aux États-Unis, a promis qu'"Israël ne laisserait pas cette attaque meurtrière sans réponse". Il doit présider une réunion du comité de sécurité plus tard dans la journée. L'armée israélienne a indiqué samedi que le Hezbollah avait tiré la roquette qui a fait 12 morts, des jeunes âgés de 10 à 16 ans qui jouaient sur un terrain de football à Majdal Shams.

Vers une riposte à Beyrouth ?

"La riposte israélienne, si elle doit être plus importante que ce qui s'est produit jusqu'à maintenant, laisse deux possibilités : soit Israël réussit à kidnapper ou à frapper de très hauts responsables du Hezbollah, à la fois au Liban, en Syrie, peut-être ailleurs. Soit frapper à Beyrouth parce que jusqu'à présent, les Israéliens ne ripostaient aux attaques et aux tirs que sur la partie sud du Liban", note Frédéric Encel, spécialiste en géopolitique interrogé par Europe 1.

Selon le spécialiste, si le sud du Liban était ciblé car l'implantation du Hezbollah y est très importante, le grand quartier chiite du sud de Beyrouth constitue réellement le quartier général du mouvement islamiste libanais. "Là, je pense que les Israéliens pourraient être tentés de de frapper Beyrouth Sud", conclut-il.

Paris condamne l'attaque sur le Golan

Le ministère français des Affaires étrangères a condamné ce dimanche l'attaque sur le plateau du Golan syrien, appelant à "éviter une nouvelle escalade militaire". "La France condamne avec la plus grande fermeté l'attaque qui a frappé la localité druze de Majdal Shams, dans le Golan syrien occupé, au bilan particulièrement lourd", a déclaré Paris dans un communiqué. "La France appelle à ce que tout soit fait pour éviter une nouvelle escalade militaire et continuera d'agir auprès des parties à cette fin", a ajouté le Quai d'Orsay.

30 blessés hospitalisés

Environ 30 blessés étaient encore hospitalisés en Israël dimanche matin. Majdal Shams, une petite ville druze d'environ 11.000 habitants, se trouve sur le plateau du Golan, région stratégique du fait de sa situation géographique au carrefour de trois pays (Syrie, Liban, Israël), qui a été conquise en grande partie par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. 

Israël en a annexé les deux tiers en 1981. La communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion. Environ la moitié de la population du plateau du Golan sont des Druzes dont de nombreux conservent la nationalité syrienne mais peuvent étudier et travailler en Israël, sans avoir le droit de voter.