À 24 heures du début du ramadan, mois saint de jeûne pour les musulmans, une trêve semble presque impossible à Gaza. Les négociations sont au point mort. Selon les autorités israéliennes, le Hamas n'est pas intéressé par un accord. Pire, il voudrait même enflammer la région pendant le ramadan.
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Comme le disait le roi Abdallah II de Jordanie il y a quelques jours, la poursuite de la guerre contre Gaza pendant le mois sacré du ramadan ne ferait qu'aggraver la menace d'une extension du conflit. Joe Biden, plus tôt cette semaine, appelait lui à nouveau à une trêve au regard du dernier bilan : 25.000 femmes et enfants ont été tués dans l'enclave palestinienne depuis le début de la guerre. "Il faut qu'il y ait un cessez-le-feu. Car si nous nous retrouvons dans ces circonstances jusqu'au ramadan, cela pourrait devenir très, très dangereux en Israël et à Jérusalem", a déclaré le président américain.
"En principe, pendant le ramadan, on ne fait pas la guerre"
Il faut dire que le ramadan s'accompagne souvent d'une recrudescence de la violence dans le conflit israélo-palestinien. "Pour des États dont les régimes aujourd'hui sont modérés, je pense à l'Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, à l'Égypte et la Jordanie, le ramadan doit correspondre à une phase d'apaisement", explique Frédéric Encel, docteur en géopolitique à Sciences Po Paris. "En principe, pendant un ramadan, on ne fait pas la guerre. En revanche, pour ceux qui jouent la politique du pire, le Hamas, il s'agit au contraire de mettre le feu et de démontrer que, en période de ramadan, les musulmans du monde entier sont en faveur du Hamas et vont tous se lever vers une espèce d'apocalypse fantasmée."
Le point de crispation principal lors du ramadan est Jérusalem et en particulier la très symbolique Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l'islam et lieu le plus sacré du judaïsme. Un dirigeant du Hamas a d'ores et déjà appelé tous les musulmans à se rendre devant la mosquée Al-Aqsa à partir de lundi.