"La Palestine ne sera qu'un cimetière pour vous. Allâh ne vous y a rassemblés que pour que les musulmans vous y tuent [...] Vous savez cela parfaitement, alors attendez donc, nous attendons aussi avec vous." Officiellement, le message d'Abou Bakr Al Baghdadi envers Israël, samedi, est perçu comme une énième menace terroriste par l'Etat hébreu.
"La menace peut venir de chez nous". Sur le terrain, les djihadistes enregistrent de sérieux revers, alors quoi de plus efficace que de promettre la destruction d'Israël ? Voilà ce qu'estime une source diplomatique à Jérusalem. Pourtant, au sein des services de sécurité, tous ne partagent pas cette analyse. Certains rappellent que Daech est dans une dynamique d'opérations extérieures. Les attentats de Paris et l'attaque de l'avion russe le prouvent : "la menace est sérieuse et elle peut venir de chez nous", analyse un haut-gradé de l'armée israélienne.
Une cinquantaine d'Israéliens auraient rejoint Daech. Les signaux d'alarme sont là. Il y a cette vidéo diffusée par Daech, il y a deux mois. On y voit un combattant s'exprimer en hébreu, "un excellent hébreu", souligne une source au sein des renseignements. Son analyse est claire : le militant est un arabe israélien. Ces citoyens représentent 20% de la population du pays. Ils seraient une cinquantaine à avoir rejoint le groupe djihadiste en Syrie et en Irak. C'est peu, mais cela montre que le projet de Daech trouve un écho à l'intérieur des frontières d'Israël. "Certains profils sont préoccupants", dit un observateur, qui cite un exemple inédit : ce soldat israélien d'origine arabe, parti en Syrie après avoir terminé son service militaire.