Le vaste campus du lycée franco-israélien de Tel-Aviv est désert depuis trois semaines maintenant. Les cours devaient reprendre ce dimanche, mais l'offensive israélienne sur Gaza et les roquettes du Hamas ont obligé l'école à retarder encore une fois la rentrée scolaire. Les cours se déroulent donc à distance.
"Je ne vois pas pourquoi je partirai en France"
"J'ai des élèves qui sont quand même encore terrorisés, qui sont beaucoup plus marqués, beaucoup plus sensibles qui ont encore peur de reprendre la route de l'école, donc on leur permet encore d'être en distanciel", assure Ruth Bensmihan, cheffe de l'établissement. Cours de géographie ce matin pour Iliona, élève de terminale : "ce n'est pas facile du tout, sur la route, on a toujours cette peur qu'il y ait une roquette".
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Pour Laurence Coulon, la professeure, difficile de faire abstraction de la guerre : "je suis maman, moi aussi, j'ai des amis qui sont sur le front, je dois finalement ne pas transmettre cette angoisse, tout à fait légitime, à mes élèves et croyez-moi, c'est loin d'être facile". Sur le campus, Yaël, 17 ans et dont les parents sont en France, préfère rester en Israël malgré les risques : "mon frère est maintenant combattant dans le sud, j'ai confiance en lui et en l'armée. Moi aussi, je servirai dans quelques années, donc, je ne vois pas pourquoi je partirai en France".
Ici, la rentrée est sans cesse repoussée, tout comme l'espoir d'une paix durable en Israël.