Israël va réduire la fourniture d'électricité à la bande de Gaza, territoire palestinien gouverné par le Hamas islamiste et déjà en proie à une sévère pénurie de courant, a confirmé lundi le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan.
Trois quarts d'heure d'électricité en moins. Une réduction de la livraison de courant aux deux millions de Gazaouis vivant reclus dans la bande de Gaza fait craindre de nouvelles tensions dans l'enclave où Israël et le Hamas, son ennemi, se sont livré à trois guerres depuis 2008. Le gouvernement israélien, réuni en format restreint, a décidé dimanche soir de réduire de trois quarts d'heure l'approvisionnement quotidien en courant de la bande de Gaza, dont les habitants ne reçoivent au mieux que trois ou quatre heures d'électricité publique par jour, a rapporté la presse israélienne.
Une décision de l'Autorité palestinienne. C'est l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, rivale du Hamas, qui a décidé de "réduire de façon significative" les paiements qu'elle effectue à Israël pour l'électricité que ce dernier livre à Gaza, a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure. "Il serait illogique qu'Israël paye une partie de la facture", a-t-il dit.
Le Hamas a évincé l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza en 2007. L'Autorité, censée préfigurer le gouvernement d'un futur État palestinien, n'exerce plus ses prérogatives qu'en Cisjordanie occupée, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien. Toutes les tentatives de réconciliation ont échoué. Mais l'Autorité continue à payer le courant fourni par Israël aux Gazaouis.
Un risque de confrontation. Israël et l'Autorité coopèrent dans différents domaines, malgré la persistance du conflit israélo-palestinien. En revanche, Israël considère le Hamas comme une organisation terroriste et soumet la bande de Gaza à un rigoureux blocus. Israël n'en fournit pas moins la très grande majorité de son électricité à la bande de Gaza.
Néanmoins un risque de pénurie d'électricité pourrait provoquer une nouvelle confrontation avec Israël, mais Gilad Erdan s'est voulu rassurant. "Il n'est pas sûr que cela provoque un affrontement militaire. Il se peut que les Palestiniens commencent à comprendre la catastrophe que représente pour eux le Hamas", a-t-il dit.
Une pression de l'Autorité palestinienne sur le Hamas. Selon des informations israéliennes, l'Autorité palestinienne a décidé en avril de cesser de payer l'électricité pour Gaza. Le Hamas avait alors dénoncé une "décision catastrophique" aux conséquences "dangereuses". L'Autorité avait aussi réduit la rémunération de ses fonctionnaires dans l'enclave, provoquant une vague de colère et de manifestations. L'Autorité chercherait ainsi à faire pression sur le Hamas.