Comme si rien ne s'était passé. Mercredi, au lendemain de l'attentat qui a fait dix morts, dont un groupe de huit retraités allemands, dans le centre touristique d'Istanbul, il n'y a déjà presque plus aucune trace de l'attaque. Les cordons de police ont disparu, les lieux ont été entièrement nettoyés. Même les fleurs déposées spontanément mardi soir en hommage aux victimes ont été retirées. La plupart des sites touristiques vont rouvrir mercredi, mais les rares visiteurs étrangers que l'on croise se demandent encore comment continuer sereinement leur séjour.
"Je me sens plus nerveuse". "Je suis plus effrayée aujourd'hui. La veille (Lundi), ce n'était pas du tout le cas. Je me sens plus nerveuse, et aujourd'hui (mercredi), je n'irai probablement pas dans un endroit bondé de touristes", explique une Australienne. "Je me suis même posé la question de partir, d'aller ailleurs", confie-t-elle.
"Il faut continuer à vivre". Des patrons d'hôtel ont ainsi dû faire face à des départs précipités. Entre touristes, ces décisions ont parfois donné lieu à des débats dans les réceptions. "Une Japonaise a cherché à partir ce matin. On était choqués", raconte ainsi un couple franco-suisse. "Elle a dit 'je pars tout de suite'. J'ai essayé de discuter avec elle, de lui dire qu'il ne fallait pas fuir, qu'il fallait continuer à vivre et ne pas donner aux terroristes ce qu'ils veulent. De notre côté, on y pense, mais on n'a pas peur", avouent-ils. Visiter le pays sans avoir peur, c'est l'obsession des autorités turques, qui avaient demandé aux médias de ne pas parler de l'attentat. Mais la consigne n'a en très grande partie pas été suivie.
Mise en garde du Quai d'Orsay. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a d'ores et déjà mis en garde les Français qui voyagent à Istanbul. Des cellules de crise ont ainsi été mises en place. Une cellule de réponse téléphonique est joignable à Paris au 01 43 17 56 46. Le Quai d'Orsay a également précisé qu'il a conseillé par SMS aux 315 Français qui ont déclaré voyager ou séjourner à Istanbul sur la plateforme Internet Ariane du ministère d'éviter les sites touristiques de la ville.