Une infirmière de l'hôpital de Saronno, près de Milan (nord), a été condamnée vendredi à 30 ans de prison pour avoir tué son mari et sa mère, avec la probable complicité de son amant médecin-anesthésiste, ont rapporté samedi les médias italiens.
Le mari tué à petit feu par de l'insuline. Fin 2016, les journaux de la péninsule s'étaient passionnés pour les homicides supposés des "amants diaboliques", Laura Taroni (41 ans aujourd'hui) et Leonardo Cazzaniga (62 ans). Mort en juin 2013, le mari de Laura Taroni a succombé à une overdose d'insuline, substance qu'elle lui a administrée sur une longue période en lui faisant croire qu'il était diabétique, avaient conclu les enquêteurs.
Sous l'emprise de son amant, elle disait de lui qu'il était "l'homme le plus important du monde, qu'elle pourrait tuer [ses] deux enfants pour lui". Ce dont il la dissuadera. Alors qu'ils sont déjà sur écoute par les enquêteurs, il lui dira : "Ça a été une idée géniale d'incinérer ton mari. Génial aussi de l'avoir fait pour ta mère...".
Un "ange de la mort". L'anesthésiste - soupçonné de onze homicides (dont ceux du mari, de la mère et du beau-père de Laura Taroni) - doit pour sa part être jugé dans une procédure distincte, devant une cour d'assises, à partir du 13 avril. Le médecin, connu pour son humour macabre, se qualifiait "d'ange de la mort" auprès de collègues. Aux enquêteurs, il a toutefois expliqué qu'il voulait seulement "amoindrir les souffrances" de certains malades.
Le docteur Cazzaniga avait établi un "protocole" personnel destiné aux malades en fin de vie, à base de doses excessives et rapprochées d'antalgiques et d'anesthésiants. Les amants diaboliques, assis tout près l'un de l'autre vendredi au tribunal de Busto Arsizio (nord-ouest de l'Italie), ne se sont pas adressé la parole, ont constaté les chroniqueurs judiciaires.