Les gangs faisaient passer auprès des assurances leurs victimes volontaires pour des accidentés de la route.
Ils trouvaient des victimes volontaires qui acceptaient de se faire casser des os pour des fraudes aux assurances, allant jusqu'à provoquer un décès en 2017 : la police italienne a annoncé mercredi le démantèlement de deux gangs criminels à Palerme. Ces derniers opéraient de manière indépendante, recrutaient des toxicomanes, des alcooliques ou des personnes en grande difficulté financière pour mettre en scène de faux accidents de la route et toucher l'argent des assurances.
Des fractures à coups d'haltères. Au total, 11 personnes ont été arrêtées, dont une infirmière qui fournissait des médicaments antidouleur aux victimes pour atténuer leurs cris au moment des fractures infligées avec des poids de musculation, a précisé la police. Les victimes étaient ensuite déposées le long de la route aux alentours de Palerme, où de faux témoins racontaient l'accident imaginaire aux services de secours appelés sur les lieux.
Un Tunisien succombe à ses blessures. Les gangs promettaient aux victimes 30% des sommes perçues des assurances, qui pouvaient monter jusqu'à 150.000 euros en fonction de la gravité des blessures, et les laissaient pour cela choisir quels os briser. Mais selon la police, les gangs ne reversaient en fait que 50 à 100 euros aux victimes, même lorsque les conséquences de leurs blessures les clouaient sur une chaise roulante. Et en janvier 2017, l'un des deux gangs a même tué par inadvertance un Tunisien au moment de lui briser des os. Cela n'a pas empêché les criminels de déposer son corps sur le bord de la route pour réclamer l'argent des assurances.