A Arquata del Tronto, l'une des trois localités les plus touchées par le séisme de mercredi, les survivants ont du mal à se faire à l’idée. En cette première journée de deuil, ce n'est pas à l'église qu’ils vont rendre hommage à leurs proches mais dans un gymnase qui jouxte une morgue, en présence du président de la République, Sergio Mattarella, et du chef du gouvernement Matteo Renzi.
Les églises sont détruites. Plutôt que cette chapelle ardente, Claudia aurait voulu se recueillir sur le cercueil de son oncle et de sa tante dans l’église de son village, vieille de plusieurs siècles. Mais comme toutes les autres, elle est détruite. "L'accès est interdit, il n'y a plus rien à l'intérieur, c’est impraticable. On ne peut même pas y mettre un pied", décrit cette habitante. Les inhumations, elles aussi, posent problème aux autorités italiennes. "Après la cérémonie, nos proches pourront peut-être être enterrés dans le cimetière du village. Mais les autorités doivent vérifier si l’endroit n’est pas instable parce que les marbres des tombes ont été très endommagés", se désole Claudia.
Des "dizaines" de victimes encore sous les décombres. Comme les autres survivants, cette Italienne se prépare à vivre d’autres cérémonies funéraires. Dans les villages détruits, les secouristes creusent sans relâche. Mais lorsque l'on interroge l’un des secouristes sur l'espoir de retrouver des rescapés, sa réponse est claire. "Je pense que non. S’il y a des survivants, les chiens les remarquent très facilement. Il y a un signal clair et net. Et même s’ils sont restés là, ils ne peuvent plus respirer." D'après les membres des équipes de secours à Arquata del Tronto, des dizaines de corps se trouvent encore sous les amas de taule et de béton.
Selon un dernier bilan de la protection civile, le nombre de décès constatés s'élève désormais à 281 morts, dont 221 à Amatrice, tandis que 388 blessés ont été hospitalisés. Aucun survivant n'a été retrouvé depuis jeudi.