Il y a deux ans, presque jour pour jour, l'effondrement d'un pont à Gênes faisait 43 morts. Lundi, l'Italie inaugurera en grande pompe le nouveau pont de la ville. Une célébration qui se fera en présence du gouvernement Giuseppe Conte mais sans les familles des victimes, qui ont refusé de participer à l’événement.
Des officiels mais pas de proches des victimes
"Demain, je serai à Gênes pour l'inauguration du nouveau pont : d'une blessure qui cicatrisera difficilement au symbole d'une nouvelle Italie qui se redresse. Une journée importante qui raconte le présent et le futur d'un pays qui change", a ainsi annoncé Giuseppe Conte sur son compte Facebook dimanche. Le dernier tronçon, long d'environ 1 km, a été posé fin avril et depuis les travaux de finition et les tests de sécurité se sont succédé.
Outre Giuseppe Conte, le président de la République Sergio Mattarella sera présent à l’inauguration qui est cependant menacée par une alerte météo, de fortes pluies étant attendues dans la journée de lundi sur la Ligurie, la région de Gênes. Les familles des victimes, elles, ont refusé de participer à cet événement et se retrouveront dix jours plus tard pour marquer le deuxième anniversaire de la tragédie.
Une bataille judiciaire toujours en cours
Le 14 août 2018, sous une pluie battante, le pont autoroutier Morandi, du nom de l'ingénieur qui l'avait conçu, s'est effondré et a entraîné dans sa chute des dizaines de véhicules, sur la route des vacances ou du travail. Depuis, l'Italie réputée championne de la lenteur dans l'exécution des travaux publics, a mis les bouchées doubles pour construire le nouveau viaduc de 1.067 mètres de long, dessiné par l'architecte originaire de Gênes Renzo Piano. Le pont a finalement reçu son certificat de test, comme le précise la chaîne italienne TGCOM24.
Ponte di Genova, rilasciato il certificato di collaudo #PonteGenovahttps://t.co/SLOpUVzIpspic.twitter.com/edrhZ4xHcX
— Tgcom24 (@MediasetTgcom24) August 2, 2020
L'écroulement du pont Morandi, situé sur le trajet de l'autoroute reliant l'Italie et la France, a donné lieu à une âpre bataille judiciaire, toujours en cours. Au banc des accusés de nombreuses personnes et sociétés, mais le doigt est pointé surtout vers la société Autostrade per l'Italia (Aspi), gestionnaire de ce viaduc routier et dont le principal actionnaire est la famille Benetton à travers la société Atlantia. À l'issue d'un bras de fer avec le gouvernement entamé au lendemain de la chute du pont et avec une enquête encore en cours mais ayant mis en évidence de graves manquements concernant l'entretien du pont, la famille Benetton a finalement accepté il y a deux semaines de sortir des autoroutes italiennes.