Le patron de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a annoncé dimanche un accord sur la composition du prochain gouvernement italien avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), qui sera soumise lundi au président Sergio Mattarella. "Nous nous sommes mis d'accord sur le chef et les ministres du gouvernement et nous espérons que personne ne mettra de veto sur un choix qui représente la volonté de la majorité des Italiens", a-t-il annoncé, en précisant que ni lui ni Luigi Di Maio, chef de file du M5S, ne serait Premier ministre.
"Contrat de gouvernement". La Ligue et le M5S ont dévoilé vendredi un "contrat de gouvernement" qui tourne le dos à l'austérité et aux "diktats" de Bruxelles et promet la plus grande fermeté contre la corruption, toutes les formes de délinquance et l'immigration. Mais le mystère sur le profil et le nom du prochain président du Conseil pourrait ne pas être levé avant lundi après-midi.
Les deux dirigeants populistes se sont rencontrés dimanche à Rome durant deux heures, loin des médias. Selon la presse, ils devraient tous deux avoir un ministère : l'Intérieur pour Matteo Salvini, le Travail ou le Développement économique pour Luigi Di Maio.
Les militants du M5S en faveur du programme. Invités vendredi à voter sur la plate-forme internet du M5S, les militants de cette formation créée en 2009 par le comique Beppe Grillo ont approuvé le programme "à plus de 94%" selon le parti. La Ligue, un ancien parti sécessionniste devenu souverainiste, a pour sa part invité ses sympathisants à se prononcer samedi et dimanche sur un millier de stands dans toute l'Italie. Les résultats du vote seront annoncés en début de soirée.
Salvini juge "inacceptables" les avertissements de Le Maire
Matteo Salvini a jugé dimanche "inacceptables" les avertissements du ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, inquiet pour la stabilité de la zone euro. "Un ministre français 'avertit' le futur gouvernement : ne changez rien ou il y aura des problèmes. Encore une invasion de terrain inacceptable", a tweeté dimanche Matteo Salvini. "Que les Français s'occupent de la France et ne mettent pas leur nez dans les affaires des autres", a-t-il encore lancé à la presse dimanche après-midi.