Italie : le chef du gouvernement Giuseppe Conte a démissionné

Le gouvernement de Giuseppe Conte expédiera les affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouvel exécutif. © Yara NARDI / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à

Cet avocat et professeur de droit de 56 ans, qui n'a jamais été candidat à une élection, était un illustre inconnu lorsqu'il a pris la tête d'un premier gouvernement en juin 2018. Orateur volubile, peu charismatique mais rassurant, il dirigeait son deuxième gouvernement depuis septembre 2019.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte, dont la coalition a été lâchée par un parti pivot, a présenté mardi sa démission et tentera dans la foulée de former un nouveau gouvernement pour sortir le pays de la double crise économique et sanitaire. Le deuxième gouvernement formé en septembre 2019 par Giuseppe Conte - une coalition entre le PD (centre-gauche) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème avant son arrivée au pouvoir) - est arrivé mardi à son terme au bout de 509 jours d'existence.

Coup d'envoi d'une énième crise dans l'histoire politique italienne

Le président de la République Sergio Mattarella a reçu en milieu de journée Giuseppe Conte "qui a remis la démission de son gouvernement". "Le président (...) a invité le gouvernement à rester en fonction pour gérer les affaires courantes", précise un communiqué de la présidence de la République.

Giuseppe Conte a présidé mardi matin un conseil des ministres pour informer son gouvernement de sa démission imminente, sonnant le coup d'envoi d'une énième crise dans l'histoire politique italienne. Il avait pris acte lundi de l'impossibilité de trouver une nouvelle majorité parlementaire après la défection du petit parti de l'ex-chef du gouvernement Matteo Renzi.

Giuseppe Conte anticipe une gifle au Sénat 

Giuseppe Conte espère néanmoins obtenir un mandat du président Sergio Mattarella pour tenter de former un nouveau gouvernement, son troisième depuis 2018, et mettre en oeuvre un plan de plus de 200 milliards d'euros censé relancer le moteur de la troisième économie de la zone euro, refroidi par la pandémie qui a fait plus de 85.000 morts dans le pays. Il devrait lancer rapidement des consultations tous azimuts avec les partis politiques, une chasse au consensus qui s'annonce des plus compliquées.

Car le chef du gouvernement - un avocat et professeur de droit très proche du Mouvement 5 Etoiles, tombé dans la marmite politique un peu par hasard en 2018 - a anticipé une gifle politique cinglante qui se profilait au Sénat mercredi. Les sénateurs devaient se prononcer sur des réformes du ministre de la Justice Alfonso Bonafede (M5S), qui prévoyait notamment l'adoption de nouvelles règles en matière de procès civils et pénaux, ou encore l'abolition de la prescription après la première condamnation. Un vote qui se profilait comme un référendum contre le gouvernement.