Le chef de l'extrême droite italienne va être renvoyé en justice. Il est accusé de séquestration de personnes pour avoir bloqué un bateau de migrants au large de la Sicile quand il était ministre de l'Intérieur.
Le Sénat italien a renvoyé mercredi en justice Matteo Salvini, le chef de l'extrême droite, accusé de séquestration de personnes pour avoir bloqué un bateau de migrants au large de la Sicile quand il était ministre de l'Intérieur. Le résultat du vote sera annoncé officiellement dans la soirée, mais le tableau électronique vu par plusieurs journalistes de l'AFP, indiquant pendant quelques secondes le résultat du scrutin, a permis d'établir clairement son renvoi en justice, confirmé par tous les médias italiens.
L'ancien ministre de l'Intérieur est accusé d'avoir bloqué durant plusieurs jours 116 migrants à bord d'un navire des gardes-côtes italiens. En cas de procès, il encourrait 15 ans de réclusion.
Salvini "revendique avec orgueil" ce qu'il a fait
Dans son intervention avant le vote, Matteo Salvini a "revendiqué avec orgueil" son action en tant que ministre. "Je n'irai pas dans cette salle de tribunal pour me défendre, j'irai pour revendiquer avec orgueil ce que j'ai fait", a-t-il lancé aux sénateurs, réitérant que c'était son "devoir" de défendre les frontières du pays quand il était ministre de l'Intérieur.
Il a mêlé ironie envers ses adversaires et invoqué ses enfants, comme il le fait souvent. "Mes deux enfants ont le droit de savoir que, si leur papa était souvent loin de la maison, ce n'était pas pour séquestrer des personnes mais pour défendre les frontières et la sécurité du pays", a-t-il dit. "Les adversaires doivent être battus dans les urnes, pas dans les tribunaux", a aussi lancé le chef souverainiste qui a construit sur la lutte contre l'immigration son ascension et celle de son parti que les sondages donnent à environ 30% d'intentions de vote, soit le premier d'Italie.
Des migrants n'avaient pas pu débarquer, faute d'autorisation de Salvini
Un tribunal de Catane (Sicile) accuse Matteo Salvini "d'abus de pouvoir et de séquestration de personnes" pour avoir bloqué l'été dernier durant plusieurs jours 116 migrants à bord d'un navire des gardes-côtes italiens, le Gregoretti. En cas de procès, il encourrait 15 ans de réclusion. Le 25 juillet 2019, jour où plus de 110 personnes avaient disparu dans un naufrage au large de la Libye, le navire militaire Gregoretti avait pris à son bord 140 migrants, partis des côtes libyennes quelques jours auparavant sur deux embarcations et secourus par des garde-côtes italiens.
Des migrants avaient pu être évacués pour raisons médicales mais 116 autres étaient restés sur le navire près d'une semaine, faute d'autorisation de débarquer de Matteo Salvini, alors ministre de l'Intérieur d'un gouvernement formé par la Ligue (son parti) et les anti-establishment du Mouvement 5 Etoiles (M5S).