Les pompiers italiens ont déjà retiré les restes de dizaines de personnes sur le petit chalutier bleu récupéré par la marine, plus d'un an après avoir coulé avec des centaines de migrants, a annoncé lundi un porte-parole.
Seulement 28 survivants. Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, le chalutier parti de Libye avait sombré après avoir percuté un cargo portugais venu à son secours. Il n'y a eu que 28 survivants, qui ont raconté avoir été plus de 800 à bord au départ. Récupérée à grands frais par la marine italienne à 370 mètres de profondeur, l'épave du pire naufrage en Méditerranée depuis des décennies a été placée vendredi soir sur un site spécialement aménagé près d'une base de l'Otan à Augusta, en Sicile.
"Une intervention pesante". Depuis, les pompiers travaillent non-stop et ne s'arrêteront pas "jusqu'au dernier corps", d'ici peut-être une dizaine de jours, a déclaré Luca Cari, responsable de la communication de l'opération. Les opérations se déroulent sur plusieurs fronts: au moyen d'une grue, les pompiers ont d'abord commencé à nettoyer le pont, où ils ont retrouvé "de nombreux restes", probablement ceux de dizaines de personnes, a expliqué Luca Cari. Une caméra glissée dans la cale a révélé que sous une première couche de squelettes, les corps semblaient mieux conservés, dont ceux de nombreux enfants.
"C'est une intervention pesante, sur le plan technique mais aussi émotionnel. L'être humain n'est pas fait pour entrer en contact avec une telle situation d'horreur", a expliqué M.Cari, précisant qu'une équipe de soutien au personnel était présente sur le site.
Des médecins-légistes sur place. Des médecins-légistes sont également sur place pour effectuer tous les relevés possibles afin de tenter de rendre leur identité aux victimes, qui seront ensuite enterrées dans divers cimetières de Sicile. En plus de la cinquantaine de corps de victimes repêchés le jour du drame, la marine a récupéré plus de 169 corps sur et autour de l'épave. Depuis 2014, plus de 10.000 migrants sont morts ou disparus en tentant de gagner l'Europe par la mer, pour la plupart en Méditerranée centrale, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).