La police financière sicilienne a annoncé jeudi avoir arrêté onze Monténégrins qui transportaient plus de 20 tonnes de haschisch dissimulées dans des réservoirs de gasoil à bord d'un navire ravitailleur immatriculé au Panama.
C'est à l'intérieur de deux réservoirs de gasoil (20.000 litres) dans la proue du bateau que les policiers ont déniché 650 sacs en toile de jute contenant du haschich de 13 qualités différentes, pour une valeur estimée sur le marché comprise entre 150 et 200 millions d'euros.
Perquisitionné dans les eaux internationales. Le bateau, parti de Las Palmas de Gran Canaria fin juillet, avait annoncé se diriger vers la Turquie via l'Egypte, mais la police douanière et financière a expliqué avoir été intriguée parce qu'il avait éteint de manière répétée son signal de repérage satellitaire en naviguant le long des côtes nord-africaines. Le bateau a été abordé et perquisitionné dans les eaux internationales, avec l'accord des autorités panaméennes. Après avoir constaté le comportement suspect du commandant et de son équipage, les militaires italiens ont décidé d'escorter le bateau jusqu'au port de Palerme, en Sicile.
Quatorze heures nécessaires pour sortir la cargaison. Il a fallu 14 heures pour extraire la cargaison de gasoil du bateau (dix-huit réservoirs contenant environ 400.000 litres), opération à risque en raison des émanations de carburant. La police a ensuite découvert la drogue en ouvrant les sas des réservoirs. Le colonel Francesco Mazzotta, de la police financière de Palerme, a estime que la drogue était sans aucun doute destinée au marché européen. "C'est un bateau servant à venir en aide aux autres navires en difficulté, c'est pour cela qu'il a une si grande capacité de transport de fioul", a-t-il expliqué. "Il aurait été impossible de trouver la drogue lors d'un contrôle en pleine mer, car il est trop dangereux de vider des réservoirs sans être au port".
L'opération, qui a eu lieu les 31 juillet et 1er août, a été menée par la police financière avec l'aide d'un groupement aéronaval et d'une unité d'enquête sur le crime organisé. Ils ont aussi demandé la coopération d'Europol, du DEA américain ("Drug enforcement administration"), de la police du Monténégro, et d'une organisation anti-drogue portugaise.