Il est l'un des parrains les plus redoutés de l'histoire de la mafia sicilienne. Salvatore "Toto" Riina, l'ex-chef suprême de Cosa Nostra, est actuellement dans le coma et à l'article de la mort, d'après des médias italiens. Cet homme de 87 ans, atteint d'un cancer, a été placé en coma artificiel cette semaine en raison de la dégradation de son état de santé à la suite de deux opérations dans le nord de l'Italie. L'ancien boss, connu pour avoir commandité les meurtres des juges antimafia Giovanni Falcone (1992) et Paolo Borsellino (1993), est emprisonné depuis son arrestation en janvier 1993.
Jeudi, le ministre italien de la Santé Andrea Orlando a signé un document autorisant les proches de Toto Riina, soumis à un régime d'incarcération très strict, notamment assorti d'une interdiction des visites, à lui faire leurs adieux dans l'aile réservée aux détenus d'un hôpital de Parme, dans le nord du pays. Son épouse et une de ses filles doivent s'y rendre, d'après les médias.
Le commanditaire des meurtres des juges Falcone et Borsellino. Surnommé "La Belva" ("le fauve"), Toto Riina a fait régner la terreur pendant près de 20 ans en Sicile et au sein de Cosa Nostra, dont il avait pris le contrôle à partir des années 70. Accusé d'avoir commandité plus de 150 homicides, condamné à une vingtaine de peines de prison à vie, il est surtout connu pour avoir ordonné les meurtres des juges antimafia Giovanni Falcone (1992) et Paolo Borsellino (1993) et pour avoir été l'un des cerveaux des attentats meurtriers de 1993 à Rome, Milan et Florence (10 morts au total).
Après son arrestation, Toto Riina, également dit "U Curtu" ("le court", un surnom dû à sa petite taille - 1,58 m), avait toujours affirmé être étranger à Cosa Nostra avant de reconnaître implicitement son rôle en 2009. Né le 16 novembre 1930 à Corleone, près de Palerme, ce fils d'un paysan pauvre a rejoint la mafia à 18 ans. Après une première peine de prison pour meurtre, il est devenu dans les années 50 un des soldats du boss Lucciano Liggio -dont il prendra la place en 1974- gravissant un à un les échelons dans l'organisation.