L'Italie s'insurgeait mercredi après avoir découvert que depuis dix ans, les écoles britanniques demandaient à leurs élèves de langue maternelle italienne de préciser s'ils parlaient l'italien de Naples, de Sicile ou du reste du pays.
"L'ignorance, bouillon de culture de l'intolérance". "Nous sommes unis depuis 1861", a rappelé l'ambassadeur d'Italie au Royaume-Uni, Pasquale Terracciano, dans une note envoyée mardi au Foreign Office. Au micro de la Rai, il a évoqué mercredi "un épisode mineur mais préoccupant car l'ignorance peut représenter le bouillon de culture de l'intolérance". Le sous-secrétaire d'Etat italien à l'Education, Davide Faraone, a qualifié l'incident d'"inacceptable", tandis que le Sicilia Journal dénonçait un nouvel acte de "barbarie culturelle".
Un sujet sensible en Italie. Tiraillée par les tentations régionalistes, l'Italie supporte mal les atteintes extérieures à son unité, surtout lorsqu'elles semblent pointer du doigt son Sud en perpétuel retard. Même si le document britannique ne mentionnait pas les Italiens de Calabre ou des Pouilles, et même si personne n'a semblé s'offusquer qu'il répertorie les Sardes… De plus, alors que près de 600.000 Italiens vivent, travaillent et envoient leurs enfants à l'école au Royaume-Uni, le gouvernement et les médias à Rome s'inquiètent régulièrement de toute forme de discrimination à leur égard dans la perspective de la sortie du pays de l'Union européenne.
Les regrets du Royaume-Uni. Un porte-parole du gouvernement britannique a expliqué que le Royaume-Uni recensait la langue maternelle des élèves pour leur assurer une meilleure éducation. La liste actuelle, en vigueur depuis 2006, a été modifiée mercredi pour corriger "l'erreur administrative historique" signalée par l'Italie. "Même si cette erreur n'a pas eu d'impact matériel sur l'éducation reçue par les élèves italiens au Royaume-Uni, le gouvernement britannique reconnaît qu'elle n'aurait jamais dû avoir lieu et regrette toute éventuelle offense", a-t-il ajouté.