Emmanuel Macron doit se rendre jeudi à la frontière franco-espagnole dans un centre de coopération douanière, après avoir appelé lundi le président tunisien pour lui demander de récupérer ses ressortissants radicalisés. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian était l'invité d'Europe 1, jeudi, et a rappelé que le combat contre le terrorisme était mené avec les partenaires européens et du maghreb et qu'il convenait donc de ne pas faire de lien trop hâtif entre migration et terrorisme car ce dernier "touche tout le monde".
Combattre le terrorisme "globalement"
Il a estimé que ceux qui, en France, demandent un moratoire sur l’immigration "oublient complètement que les victimes du terrorisme sont partout, au Maroc, en Tunisie, en Algérie...", rappelant que la menace est globale. "Il y a aujourd’hui un contrôle aux frontières, sans doute insuffisamment mené, mais je ne fais pas le lien entre terrorisme et immigration : il frappe partout, il faut le combattre globalement, et surtout lutter contre les diffuseurs des messages de violence, car entre la haine virale et la violence réelle, il n’y a qu’un pas qui peut être rapidement franchi", a ajouté le ministre.
Il est toutefois "clair" pour lui que "les étrangers en situation irrégulière et de radicalisation doivent retourner dans leur pays d'origine afin de faire l’objet des poursuites judiciaires indispensables", a poursuivi Jean-Yves Le Drian, pour qui il s'agit "d'un autre sujet". "Nos interlocuteurs sont conscients que cette menace là les touche aussi", a assuré le ministre, qui assure que la France a "des dialogues assez francs avec ses partenaires pour leur faire prendre conscience de cette réalité qu’ils connaissent bien parce qu’ils l’ont vécu. Et faire en sorte que ce combat soit partagé par tous".
Contrôles insuffisants des migrations irrégulières
Alors que certains dans l'opposition demandent par exemple de suspendre des visas ou des aides pour les pays qui ne coopèrent pas, Le Drian insiste : "Je sépare totalement la migration du terrorisme : le terrorisme est partout, des pays de départ de migration en sont aussi victimes. Ce qu'il faut, c'est réguler les flux, faire en sorte que le droit d’asile soit respecté et qu’il ne soit pas embourbé par des contrôles insuffisants sur les migrations irrégulières. C'est l'objectif de la visite du président aujourd'hui sur le territoire espagnol."