L'Assemblée générale de l'ONU est appelée à voter jeudi sur une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël, un scrutin qui a donné lieu à une vive mise en garde mardi de la part des États-Unis.
Une campagne américaine de pression. "À l'ONU, on nous demande toujours d'en faire plus et de donner plus", a relevé dans un tweet l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley. Avant d'ajouter : "Alors, quand nous prenons une décision, suivant la volonté du peuple américain, sur où mettre NOTRE ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les États-Unis noteront les noms".
Selon une source diplomatique, Washington a engagé une campagne de pression à l'égard des membres de l'Assemblée générale qui entendraient voter en faveur du texte. Et le langage est similaire à celui utilisé lundi par Nikki Haley à l'adresse de ses 14 partenaires au Conseil de sécurité qui avaient approuvé la résolution présentée par l'Égypte.
Un "camouflet" pour la diplomatie américaine. Le regard noir, Nikki Haley avait alors lancé : ce vote "est une insulte et un camouflet que nous n'oublierons pas". L'unité de ses 14 partenaires contre la décision du président Donald Trump a représenté une gifle pour la diplomatie américaine.
Au Conseil de sécurité, Washington avait eu recours à son droit de veto pour empêcher l'adoption du texte. L'Assemblée générale rassemble 193 pays et la résolution soumise jeudi au vote pourrait rassembler jusqu'à quelque 180 voix, selon certaines sources. À la différence du Conseil de sécurité, il n'y a pas à l'Assemblée générale de droit de veto et ses textes sont sans valeur contraignante.
Un texte proposé par les pays arabes. Le projet de résolution à l'Assemblée reprend globalement les termes du texte proposé lundi au Conseil de sécurité. Y sont ajoutés des rappels des résolutions concernant Jérusalem et adoptées par l'Assemblée générale, y compris les plus récentes. Ce texte est proposé par le Yémen et la Turquie (membre de l'Otan où les États-Unis sont un poids lourd), au nom du groupe des pays arabes et de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI).