Aors que le président américain, Donald Trump, s'apprête à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, les réactions de la communauté internationale se multiplient. Le pape François a demandé mercredi le respect du statu quo de la Ville sainte, tandis que l'ONU a rappelé que l'avenir de la cité antique devait se décider dans le cadre de négociations. La Turquie ainsi que la Chine ont aussi exprimé leur préoccupation.
"Profonde inquiétude". "Je ne peux taire ma profonde inquiétude pour la situation qui s'est créée ces derniers jours" autour de Jérusalem, a déclaré le pape lors de son audience hebdomadaire. "J'adresse un appel vibrant pour que tous s'engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes de l'ONU."
Non à de "nouveaux éléments de tensions". Mardi soir, le souverain pontife s'est entretenu par téléphone avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait annoncé le porte-parole du Vatican, sans donner plus de précisions. "Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les Lieux saints de leurs religions respectives, et elle a une vocation spéciale pour la paix", a insisté le pape mercredi devant des milliers de fidèles réunis au Vatican. "Je prie le Seigneur que cette identité soit préservée et renforcée, au bénéfice de la Terre sainte, du Moyen-Orient et du monde entier, et que prévalent sagesse et prudence, pour éviter d'ajouter de nouveaux éléments de tension dans un panorama mondial déjà convulsif et marqué par tant de conflits cruels", a-t-il insisté.
L'ONU alerte aussi. Alors que mercredi, le président américain devrait se prononcer pour un déménagement de l'ambassade américaine à Jérusalem, l'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a déclaré que le statut futur de Jérusalem devait faire l'objet de négociations. "L'avenir de Jérusalem est quelque chose qui doit être négocié avec Israël et les Palestiniens assis côte à côte dans des négociations directes", a-t-il dit lors d'une conférence à Jérusalem.
"Possible escalade des tensions".La Chine, de son côté, s'est déclarée "inquiète" du projet du président américain Donald Trump. "Nous sommes inquiets d'une possible escalade des tensions", a indiqué Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. "Toutes les parties concernées doivent avoir à l'esprit la paix et la stabilité régionales, être prudentes dans leurs actions et leurs déclarations, éviter de saper les bases d'une résolution de la question palestinienne et s'abstenir d'engendrer une nouvelle confrontation dans la région", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
Erdogan appelle à un réunion le 13 décembre. Mercredi, la Turquie a aussi prévenu : cette mesure est susceptible de "précipiter la région et le monde dans un incendie dont personne ne sait quand il prendra fin", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag sur Twitter. Le président turc Recep Tayyip Erdogan va organiser le 13 décembre à Istanbul un sommet des dirigeants des principaux pays musulmans à la suite de la décision de l'administration américaine. "Notre président de la République convoque un sommet extraordinaire de l'Organisation de coopération islamique (OCI) pour permettre aux pays musulmans d'agir de façon unifiée et coordonnée face à ces développements", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin, précisant que cette réunion aurait lieu le 13 décembre à Istanbul.