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Aviva Fried (correspondante aux Etats-Unis) avec AFP / Crédits photo : Stefani Reynolds / AFP , modifié à
Le président américain Joe Biden n'envisage "absolument pas" de retirer sa candidature à un second mandat, a affirmé mercredi sa porte-parole, au moment où se multiplient les questions sur son acuité mentale après une performance désastreuse pendant son débat avec Donald Trump.

Joe Biden continuait de se battre mercredi pour sauver sa candidature à la Maison Blanche, extrêmement fragilisée depuis son débat calamiteux face à Donald Trump la semaine dernière. "Il sait que s'il a encore deux événements de ce type, les choses seront très différentes", rapporte un proche anonyme, cité jeudi par le New York Times.

Le même confie que le président américain, auquel même ses partisans ont reproché de ne pas prendre la mesure des événements, s'interroge bien sur l'avenir de sa candidature. La chaîne CNN rapporte elle aussi des propos d'une source proche du démocrate de 81 ans, laquelle affirme que Joe Biden est "lucide" sur le fait que les prochains jours seront décisifs pour son maintien dans la course à la présidentielle de novembre.

"C'est absolument faux", a balayé sa porte-parole Karine Jean-Pierre, assurant que le président n'envisageait "absolument pas" de retirer sa candidature. Il "continue à faire campagne", a-t-elle affirmé.

Mauvais sondage

Près d'une semaine plus tard, Joe Biden n'a pas effacé la très pénible impression laissée par ces 90 minutes de débat face à son rival républicain, lors desquelles il a bafouillé, regardé dans le vide et parfois perdu le fil de sa pensée.

Selon une enquête d'opinion du New York Times conduit après l'émission, 74% des électeurs sondés expriment désormais des préoccupations vis-à-vis de l'âge du dirigeant démocrate, et Donald Trump a considérablement creusé son écart devant Joe Biden dans la course à la Maison Blanche.

Joe Biden a prévu de donner vendredi une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse en solo la semaine prochaine, l'objectif étant de prouver sa capacité à s'exprimer de manière fluide, sans prompteur. En attendant, certains cherchent toujours de potentiels remplaçants. Un nom totalement improbable fait fantasmer : celui de Michelle Obama. L’ancienne First Lady est bien placée dans les sondages Mais elle l’a dit clairement : elle ne se présentera jamais.

Il se rendra aussi dans les prochains jours dans deux États décisifs, le Michigan et la Pennsylvanie, des déplacements lors desquels son énergie sera jaugée. Un cadre de l'équipe de campagne du démocrate, Quentin Fulks, a assuré sur CNN que Joe Biden, qui a surmonté bien des tragédies familiales et des revers politiques majeurs, allait "se battre".

"Joe Biden est notre candidat"

Nombre de démocrates, dont des figures du parti comme Nancy Pelosi, ont questionné publiquement l'acuité mentale du président. Les appels ouverts à un retrait restent jusqu'ici cantonnés à de rares parlementaires peu connus. Mercredi, Joe Biden a pour objectif de resserrer les rangs démocrates autour de lui.

Il s'est entretenu avec l'influent chef de file des sénateurs de son parti, Chuck Schumer, et recevra à la Maison-Blanche des gouverneurs démocrates à 22h30 GMT. "Nous aurons une discussion saine avec le président", a expliqué l'un d'eux, J. B. Pritzker de l'Illinois, mardi soir sur CNN.

"Pour l'instant, Joe Biden est notre candidat, je suis 100% derrière sa candidature, à moins qu'il ne prenne une autre décision, et dans ce cas nous échangerons alors tous sur la meilleure marche à suivre," a-t-il ajouté. Le gouverneur de l'Illinois mais aussi ceux de Californie (Gavin Newsom), du Michigan (Gretchen Whitmer) ou de Pennsylvanie (Josh Shapiro) sont considérés comme de potentiels candidats futurs à la Maison Blanche.

Aucun n'a jusqu'ici remis publiquement en cause la candidature de Joe Biden, qui a écrasé la primaire démocrate, sans avoir de réel adversaire. L'équipe de campagne de Joe Biden a diffusé mercredi une nouvelle vidéo, après que la Cour suprême a étendu lundi l'immunité présidentielle, une victoire pour Donald Trump, plusieurs fois inculpé au pénal.

La plus haute juridiction américaine "a décidé que le président peut s'affranchir de la loi même pour commettre un crime parce que Donald Trump le lui a demandé", assure le narrateur, sur fond d'images de l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de l'ancien président.