L'homme soupçonné du meurtre de la journaliste bulgare Viktoria Marinova sera remis "sous peu" à la Bulgarie par l'Allemagne, où il avait fui, a indiqué vendredi la justice allemande.
Un suspect sous drogues et alcool. Le parquet de Celle, en Basse-Saxe, a indiqué que le suspect ne s'étant pas opposé à la remise, elle interviendra "sous 10 jours". L'homme de 20 ans "a reconnu (...) s'être verbalement disputé avec la victime le 6 octobre 2018. Il était sous l'emprise d'alcool et de drogues et a admis avoir frappé du poing la victime au visage", poursuit le parquet. Selon les dires du suspect, il a ensuite "jeté dans un buisson" la jeune femme. Il dit cependant ne pas "avoir voulu tuer la victime et a nié l'avoir violée".
La piste d'une attaque spontanée. Le suspect, un Bulgare dénommé Severin Krasimirov et dont l'ADN a été retrouvé sur la scène du crime, a été arrêté tard mardi en Allemagne sur la base d'un mandat d'arrêt européen. Le procureur général bulgare avait indiqué mercredi devant la presse que la piste privilégiée par les enquêteurs était "une attaque spontanée pour abuser sexuellement de la victime".
"L'enquête a permis d'identifier un homme qui a été arrêté tard la nuit dernière par la police en Allemagne à notre demande", a indiqué le ministre de l'Intérieur bulgare Mladen Marinov lors d'une conférence de presse à Sofia. "Nous avons suffisamment de preuves reliant cette personne au lieu du crime et à la victime", a-t-il ajouté.
La piste du motif professionnelle écartée. Le procureur général Sotir Tsatsarov a précisé qu'"à ce stade, nous ne considérons pas que le meurtre soit lié à l'activité professionnelle de la victime". "Mais nous continuons à étudier toutes les hypothèses", a-t-il souligné. Le meurtre de Viktoria Marinova, 30 ans, présentatrice sur TVN, une chaîne locale, et dont le corps a été retrouvé samedi sur une allée au bord du Danube à Roussé, a suscité une vague d'indignation en Europe. La jeune femme a été battue, violée et étranglée.
Le fait que la victime s'était récemment intéressée à des allégations de corruption impliquant hommes d'affaire et élus a fait penser à un possible motif professionnel, alors que deux autres journalistes ont été assassinés au cours des douze derniers mois en Europe, le reporter Jan Kuciak en Slovaquie en février et la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia en octobre 2017