Sebastian Perez Pezzani a l'habitude de s'immerger dans les zones "les plus dangereuses de la planète" lors de ses reportages pour la chaîne "13ème rue". Le journaliste français, souvent qualifié de "tête brûlée du journalisme", est le personnage central de Caméléon, dont le dernier épisode de la saison 2 est diffusé mardi soir, à 22h30, sur la chaîne du groupe Altice (SFR). Pour ce dernier documentaire, Sebastian Perez Pezzani s'est rendu au Venezuela, mais son aventure a pris un tournant auquel il ne s'attendait pas. Il est venu raconter son expérience dans Village Médias, lundi matin sur Europe 1.
"Aspirés par une machine judiciaire". Alors qu'il se trouve à l'aéroport avec son caméraman Didier Barral, Sebastian Perez Pezzani est arrêté. De la cocaïne aurait été sciemment placée dans ses bagages. Les deux journalistes sont arrêtés et placés dans le centre de rétention de l'aéroport. "J’étais avec tous les trafiquants de drogue, les mules qui avalent de la cocaïne pour la faire passer en Europe ou aux Etats-Unis", raconte-t-il à Philippe Vandel. La situation est tendue, même pour ces habitués des circonstances extrêmes. "À ce moment-là, on est comme une marionnette. On est aspirés par une espèce de machine administrative et judiciaire. On rencontre des juges et des avocats pour qui notre sort est réglé : on va prendre huit ans", rapporte-t-il.
"Ils ont voulu montrer l'exemple". Pourquoi les deux journalistes ont-ils été traités ainsi ? "Les services secrets nous suivaient depuis 5-6 jours. On est arrivés à un moment où il y avait beaucoup de manifestations, une sorte de pré-guerre civile. Ils ont voulu montrer l’exemple à tous les autres journalistes étrangers", avance Sebastian Perez Pezzani. Pour sortir de ce mauvais pas, les deux journalistes ont dû forcer le destin. "J’ai soudoyé un garde pour pouvoir téléphoner et dire à quelqu’un de la production où j’étais. L’agence Capa était déjà au courant qu’il y avait un problème, car quand je ne réponds pas au bout de deux jours, ils s’inquiètent. Je suis sortie grâce à l’ambassade", explique-t-il.