L'UE suit "de près" l'affaire de deux journalistes turcs d'opposition inculpés et écroués en Turquie, "une situation inquiétante", a indiqué vendredi une porte-parole de l'Union européenne pour les affaires étrangères. "La liberté d'expression est l'un des principes fondamentaux de l'Union européenne", a expliqué Maja Kocijancic lors d'un point de presse à Bruxelles.
Une question déjà posée. "Nous avons soulevé la question à plusieurs reprises avec les autorités turques", notamment lors de la publication du rapport annuel sur les progrès de la Turquie vers une adhésion à l'UE le 10 novembre, a précisé la porte-parole avant d'ajouter que "la Turquie, en tant que pays candidat, doit s'assurer que sa législation existante est en accord avec les standards européens".
Accusés d'espionnage. Les deux dirigeants du journal d'opposition turc Cumhuriyet, Can Dündar, rédacteur en chef, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont accusés d'"espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" pour avoir publié en mai un article sur de possibles livraisons d'armes par les services secrets turcs (MIT) à des islamistes en Syrie.
Une plainte du président.Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui nie catégoriquement soutenir militairement les mouvements jihadistes qui combattent le régime du président Bachar al-Assad, sa "bête noire", avait personnellement porté plainte contre M. Dündar.