Le Venezuela doit rembourser vendredi une échéance de 81 millions de dollars (soit 69 millions d'euros), au risque sinon de se retrouver en situation de défaut de paiement sur sa dette extérieure, qu'il veut restructurer malgré sa crise économique, politique et humanitaire.
Les créanciers internationaux à Caracas. Même s'il effectue ce paiement, il ne sera pas au bout de ses peines : un nouveau versement de 200 millions de dollars (171 millions d'euros) est programmé lundi, jour où le président Nicolas Maduro a convoqué les créanciers internationaux à Caracas pour entamer des négociations. La dette du Venezuela envers l'étranger est estimée à 150 milliards de dollars (129 milliards d'euros). Mais ses réserves en devises ont fondu à 9,7 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros), alors que d'ici la fin de l'année il doit rembourser de 1,47 à 1,7 milliard, puis environ huit milliards en 2018 (sept milliards d'euros).
Une grave crise économique, politique et sociale. Autrefois le plus riche d'Amérique latine, le pays pétrolier, ruiné notamment par la chute des cours du pétrole brut, n'est plus que l'ombre de lui-même : la majorité des aliments et médicaments ont disparu des rayons, générant une crise politique et un mécontentement populaire cristallisé dans les manifestations violentes du printemps, qui ont fait 125 morts.
>> À LIRE AUSSI : Au Venezuela, la famine menace les quartiers pauvres
Un défaut de paiement à venir ? Cette semaine, les agences de notation Fitch, S&P Global Ratings et Moody's ont dégradé la note du Venezuela face à l'imminence d'un défaut, s'inquiétant du paiement de 1,161 milliard de dollars annoncé vendredi dernier par le gouvernement... mais toujours pas parvenu aux créanciers.
Des sanctions européennes et américaines. L'accélération des difficultés de Caracas survient au moment où la communauté internationale, qui dénonce une radicalisation du gouvernement socialiste, vient à nouveau de hausser le ton. Mercredi, les ambassadeurs des 28 pays de l'Union européenne ont donné leur feu vert à l'adoption de sanctions contre le Venezuela, dont un embargo sur les livraisons d'armes, selon des sources diplomatiques.
Jeudi, les Etats-Unis ont annoncé une nouvelle vague de sanctions visant dix responsables soupçonnés d'avoir sapé le processus électoral, censuré des médias ou commis des actes de corruption dans les programmes alimentaires. Washington interdit déjà à tout citoyen et toute banque américaine d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords proposés par le gouvernement vénézuélien ou par la société pétrolière PDVSA.