La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a affirmé mardi qu'elle suivait de près les violences à Gaza et promis de "prendre toute mesure appropriée"
"Mon équipe suit attentivement les développements sur place et examine tout crime présumé qui pourrait être du ressort" de la CPI, a-t-elle déclaré , affirmant que "la violence doit cesser". Elle a demandé à "tous ls protagonistes de s'abstenir d'aggraver cette situation" et à l'armée israélienne "d'éviter d'user de la force de manière excessive".
Au moins 2.400 blessés et 59 tués lundi. Au total, 59 Palestiniens, dont huit mineurs, ont été tués par les tirs israéliens à la frontière entre Israël et la Bande de Gaza. Le bilan s'est par la suite alourdi avec l'annonce de la mort d'un bébé, décédé après avoir inhalé des gaz lacrymogènes. Au moins 2.400 Palestiniens ont aussi été blessés, soit par les tirs israéliens, soit par les inhalations de gaz.
Enquête ouverte pour des crimes présumés en 2014. L'Autorité palestinienne a rejoint la CPI en janvier 2015 en signant le Statut de Rome qui a créé la CPI. La Cour est compétente pour juger les crimes de guerre et crimes contre l'humanité. À la demande des Palestiniens, Fatou Bensouda avait ouvert en 2015 une enquête sur des crimes présumés commis lors de la guerre à Gaza en 2014. Elle a rappelé mardi que "la situation en Palestine est sous le coup d'une enquête préliminaire menée par mes services". "Je suivrai la situation et je prendrai toute mesure appropriée dans le cadre de mon mandat défini par le Statut de Rome", a-t-elle promis, se disant "bouleversée" par le bilan des violences de lundi.
RSF appelle la CPI à enquêter sur des "crimes de guerre" contre des journalistes
Reporters sans frontières (RSF) a appelé la Cour pénale internationale à enquêter sur des "crimes de guerre commis par l'armée israélienne contre des journalistes palestiniens". L'ONG évoque dans un communiqué des "tirs directs de snipers de l'armée israélienne à l'encontre d'une vingtaine de journalistes palestiniens, sur le territoire de Gaza", dans le contexte de manifestations ayant lieu depuis le 30 mars à Gaza, où près de 60 Palestiniens ont été tués lundi. "En saisissant la Cour pénale internationale, RSF appelle les autorités israéliennes au strict respect du droit international", a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Selon l'ONG, plusieurs journalistes ont notamment été visés le 14 mai 2018 par des tirs alors qu'ils couvraient des manifestations à l'est de la ville de Gaza : Omar Hamdane, caméraman travaillant pour la télévision nationale algérienne (ENTV), a été blessé par plusieurs balles au pied et Wael Dahdouh, journaliste pour Al Jazeera, a été blessé à la main droite. Depuis le 30 mars, deux journalistes palestiniens -Yaser Murtaja et Ahmed Abu Hussein- ont été tués par des tirs de l'armée israélienne. Selon l'ONG, une vingtaine d'autres journalistes ont également été blessés par balles. Au moins trois d'entre eux étaient clairement identifiés comme étant des journalistes.