"La Suède a enfin fait ce qu'elle aurait pu faire il y a trois ans", s'est réjoui le président équatorien Rafael Correa. A savoir : transmettre aux autorités équatoriennes une demande pour interroger Julian Assange à l'ambassade de Quito à Londres, où le fondateur de WikiLeaks vit reclus depuis la mi-2012. "Nous espérons que dans les prochains jours M. Julian Assange sera interrogé par les autorités équatoriennes en fonction des questions et des demandes de la justice suédoise", a annoncé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse mercredi.
"Déni de justice." Le chef d'Etat n'a pas donné de date exacte pour cet interrogatoire. "Cela a toujours a été possible. Pourquoi ne l'ont-ils pas fait il y a trois ans ? C'est un déni de justice envers M. Assange", a-t-il ajouté.
La Suède et l'Équateur ont signé en décembre un accord d'entraide judiciaire pour faire avancer les enquêtes qui ont des ramifications dans les deux pays, mais surtout permettre l'interrogatoire de l'Australien. Après avoir longtemps exclu un interrogatoire à Londres, les magistrats suédois avaient accepté au printemps 2015 de se déplacer. Mais ils s'étaient heurtés au refus de Quito d'ouvrir les portes de l'ambassade, faute alors d'accord bilatéral.
Assange craint une extradition. Julian Assange, 44 ans, est accusé par une Suédoise d'un viol commis dans la région de Stockholm en août 2010. Visé par un mandat d'arrêt européen, il refuse de se rendre en Suède de crainte d'être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks en 2010 de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.