Les Américains commémorent l'abolition de l'esclavage dans un climat particulier

  • Copié
Xavier Yvon, Ugo Pascolo avec AFP

Ce 19 juin marque le 155ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage aux États-Unis. Une célébration au retentissement décuplé en pleine période de tensions et de prise de conscience des discriminations persistantes subies par la communauté noire, après la mort de George Floyd fin mai à Minneapolis.

Violences policières, racisme au quotidien, passé ségrégationniste... Les Etats-Unis commémorent ce vendredi le 155 ème "Juneteenth" (contraction de juin et de 19 en anglais), ce jour de 1865 où les derniers esclaves ont appris qu'ils étaient désormais libres. Mais cette célébration de l'abolition de l'esclavage a un retentissement décuplé en pleine période de tensions et de prise de conscience des discriminations persistantes subies par la communauté noire, après la mort de George Floyd fin mai à Minneapolis.

Des manifestations prévues dans tout le pays

Devenu une fête pour les Afro-Américains, certains veulent voir le "Juneteenth" se transformer en jour férié national au même titre que la célébration de l'indépendance des États-Unis, le 4 juillet. Et si des élus au Congrès vont présenter un texte dans ce sens, des États comme New-York l'on déjà fait pour leurs fonctionnaires, tout comme certaines entreprises, à l'instar de Nike ou Twitter. 

Pour fêter l'événement, des milliers de personnes sont attendues lors des multiples manifestations prévues de New York à Los Angeles, tandis que plusieurs rues du centre-ville de Washington sont fermées à la circulation, et une forte présence policière est déployée près de la Maison Blanche, sur la nouvellement baptisée Black Lives Matter Plaza, où les manifestants doivent converger dans la journée. 

Donald Trump au cœur d'une polémique

De son côté, Donald Trump a défrayé la chronique en affirmant avoir découvert la signification de cette fête il y a seulement quelques jours en discutant avec un agent noir de son service de protection. Il a en outre été très critiqué pour avoir prévu son grand retour en meeting de campagne ce vendredi à Tulsa, dans l'Oklahoma, ville où jusqu'à 300 Afro-Américains ont été massacrés par une foule blanche en 1921. Ce choix a été dénoncé comme une provocation, forçant le président à reporter le meeting au lendemain. 

"Avec cette polémique, j’ai rendu 'Juneteenth' célèbre. Personne n’en n’avait jamais entendu parler" a-t-il par ailleurs affirmé au cours d'une interview. Une phrase difficile à croire, puisque la Maison-Blanche a publié un communiqué chaque année de son mandat pour célébrer le 19 juin.